« Se loger ici ou ailleurs, c’est la galère. Moi, je suis saisonnier alors quand je trouve un travail et pas de logement à des prix acceptables compte tenu des maigres salaires qu’on me propose, je fuis vers d’autres horizons. »
Alors, les mauvaises langues disent de ces jeunes qu’ils sont fainéants, qu’ils ne veulent pas travailler, et pourtant ils cherchent mais ne trouvent pas celui qui leur offrira un salaire décent et un logement.
La crise du logement est un véritable frein à l’emploi.
Les chiffres publiés par le gouvernement attestent de cette bérézina
Fédération du bâtiment : 90 000 emplois seront perdus en 2024
Et chez nous comment ça va ?
Nous avons vu sur les panneaux d’affichage locaux des messages de colère opposant touristes, habitants, immigrés ou dans divers villages proches, des propos virulents posés sur les résidences secondaires. Derrière ces mots parfois violents et peu compatibles avec nos valeurs d‘accueil et de tolérance, il y a de vrais problèmes que nous devons traiter avec les élus, les habitants et tous les partenaires. Nous devons trouver des solutions pour les jeunes du territoire qui ne peuvent pas se loger.
D’abord il faut mettre en place d’un groupe participatif de réflexion sur le sujet du logement ouvert à tous.
Analyser la place des logements dédiés aux logements touristiques, aux RB/NB
Dénoncer la multiplication d’espaces inhabités (club-med) et mettre en place si besoin des procédures de réquisition
Collecter les expériences des jeunes du territoire pour comprendre leur réalité quotidienne
Gérer avec le même soin et le même respect, le logement des jeunes et des familles précarisées que les logements touristiques : on a su créer des espaces dédiés aux activités touristiques (comme à Huttopia avec 120 logements dans un site exceptionnel qui fait rêver les habitants, espace loué aux investisseurs 1200€ environ PAR AN). On peut aussi trouver des solutions adaptées aux jeunes, aux habitants du territoire ! Pourquoi ne pas exiger qu’un pourcentage de ces maisons soit réservé à la location saisonnière à prix correct. Ce serait un beau moyen pour les investisseurs de renvoyer l’ascenseur à la collectivité Dieulefitoise et de faire preuve de solidarité.
Création d’espaces dédiés à l’habitat temporaire financièrement accessibles : les logements temporaires locaux attribués aux campings de luxe coûtent plus de 1 SIMC par semaine en été et sont inaccessibles aux jeunes.
Construction de logements HLM abordables et écologiques inaccessibles à la spéculation immobilière et aux résidences secondaires
Création de logement en bail réel solidaire : les collectivités peuvent acheter des terrains, et dissocier le bâti du foncier. Les terrains acquis restent propriété des organismes foncier (HLM ou structures à but non lucratif). L’acquéreur rembourse son logement et verse une faible redevance d’occupation pour le foncier. Le logement doit être sa résidence principale, l’accession comme la revente sont sous condition de revenu : un beau moyen de lutter contre la spéculation immobilière.
Lutte contre toute forme de discrimination : tenter de demander un logement sans présenter des revenus importants, des cautions multiples devient impossible. Une peau bronzée et nom à consonance étrangère rendent l’accès encore plus complexe.
Créer des structures de cautions solidaires : il s’agit d’accompagner les habitants fragilisés, qui ne peuvent pas verser de caution compte tenu des faibles salaires : c’est leur permettre d’accéder au logement grâce à une caisse de solidarité dédiée au logement et abondée par les puissances publiques : ça existe !
Refuser les expropriations sans relogement : au pays des droits de l’homme laisser des familles dans la rue est un crime !
Dans la nuit du 2 octobre 2023, en France, on comptait 2 822 enfants restés sans solution d’hébergement, faute de mises à l’abri disponibles, « des enfants pénalisés dans leur développement, leur santé, leur scolarité, et confrontés dès le plus jeune âge aux inégalités et à la grande pauvreté ».
C’est le constat, alarmant, que dresse, ce mardi 17 octobre 2023, l’Unicef. « Ce chiffre ne tient pas compte des familles à la rue qui n’appellent plus le 115 ou n’arrivent pas à le joindre, et des mineurs non accompagnés, dont bon nombre restent à la rue. Au total, on décompte 8 351 demandes non pourvues au 115 le soir du 2 octobre, soit 2 500 personnes de plus qu’en juin dernier », détaille l’association de défense des droits de l’enfance.
« Des moyens insuffisants » pour répondre « à cette urgence sociale »
Avec le Collectif des associations unies, la FCPE, ou encore Jamais sans toit, les associations initient ainsi « une tribune transpartisane » signée par une cinquantaine de parlementaires (y compris de la majorité) pour demander l’augmentation de la capacité du parc d’hébergement et la mise en œuvre « d’une programmation pluriannuelle de la rue au logement ».
Certains combats n’ont pas de couleur politique. Face à l’urgence des enfants à la rue et mal-logés, nous, associations et parlementaires, appelons d’une seule voix à prendre des mesures d’ampleur pour mettre fin à cette situation insoutenable et contraire aux droits de l’enfant. Extrait de la tribune « Agir pour en finir avec le sans-abrisme des enfants »
Des colonnes de migrants j’en ai croisé pendant des siècles. Non seulement elles n’ont jamais cessé mais elles ont cru avec le temps. Leur fréquence a augmenté, ainsi que le nombre de marcheurs qui les composent, passant d’une trentaine d’individus à plusieurs centaines, plusieurs milliers, plusieurs millions.
A ceux qui doutent que l’humanité s’améliore je signale ce progrès indiscutable !
Aujourd’hui, sur les écrans, j’aperçois des familles hagardes qui échappent aux coups d’une tyrannie ou aux bouleversements du climat. Lorsque j’arpente Beyrouth, je rencontre des syriens cherchant à s’éloigner des terroristes qui les asservissent, des bombardements qui détruisent leur ville, de la famine, de la pauvreté, de l’injustice, du chaos.
L’exode relève de la condition humaine.
Pourtant ceux qui ne fuit pas, refusent cette réalité. Provisoirement à l’abri campés sur leur terrain ainsi qu’un chêne dans le sol, prenant leurs pieds pour des racines, ils estiment que l’espace leur appartient et considèrent le migrant comme une être inférieur doublé d’une nuisance. Quelle bêtise aveugle !
J’aimerais tant que l’esprit de leurs aïeux circule en eux pour leur rappeler les kilomètres parcourus, les transhumances sans fin, la peur au ventre, l’incertitude, la faim.
Pourquoi au fond de leur chair, ne subsiste pas les souvenirs de leurs anciens qui survécurent au danger, à l’hostilité, à la misère des guerres ? La mémoire de ces courages ou de leur sacrifice les rendrait moins sots. S’ils connaissaient et reconnaissaient leur histoire, leur fragilité consécutive, la volatilité de leur identité, ils perdraient l’illusion de leur supériorité.
Il n’existe pas d’humains plus légitimes à habiter ici que là. Le migrant n’est pas l’autre ; le migrant c’est moi hier ou moi demain.
Par ses ancêtres ou par ses descendants, chacun de nous porte mille migrants en lui.
En 2024, ne renonçons ni à nos idéaux ni à nos convictions. Gardons une manière d’espérer grâce à la solidarité qui nous rassemble.
La paix s’il vous plait !
La nouvelle année ne s’ouvre pas sous les meilleurs hospices
La guerre, la guerre, toujours la guerre
Des enfants et des adultes sont morts en Israël
On les pleure
A GAZA des milliers d’enfants et d’adultes meurent sous les bombes
On les pleure
En UKRAINE des milliers d’enfants et d’adultes meurent sous les bombes
On les pleure
Au Burkina Faso, en Somalie, au Soudan, au Yémen, en Birmanie, au Nigeria et en Syrie… Des milliers d’enfants et d’adultes meurent sous les bombes
On les pleure
Et c’est un torrent de larmes qui se déverse sans que nous puissions arrêter les massacres…
Ici la loi sur l’immigration nous entraine vers la fin du pays des droits de l’homme
Mais où sont passés les valeurs qui nous rassemblent ?
Nous avons un grand besoin d’humanité, d’empathie, de solidarité, de tendresse, de douceur, de fraternité, générosité…
Essayons à notre petit niveau d’utiliser ces mots pour rendre la vie plus douce, plus joyeuse, plus partageuse et faire de cette nouvelle année, une année pleine de bienveillance. Chiche !
C’est le marronnier qui chaque année fleurit et nourrit les unes de la presse au moment de la publication des résultats de l’évaluation PISA (évaluation internationale du niveau de connaissances des élèves de 15 ans). Le classement mondial à la sauce PISA indique régulièrement un recul du niveau des élèves français par rapport aux autres pays. Il ne suffit pas de jouer les « pleureuses ». Il est indispensable de rechercher la généalogie qui aboutit à de tels résultats. D’entrée, il s’agit, non pas de nier la réalité, mais de ne pas faire de ces tests internationaux l’alpha et l’oméga du diagnostic. Il ne s’agit pas de « casser » le thermomètre et sombrer dans le déni, mais d’interroger, tout à la fois, les causes multiples et le système d’évaluation quant à sa pertinence et aux interprétations souvent biaisées qu’il suscite. À partir du diagnostic à prendre avec des « pincettes », il est possible d’élaborer des pistes de remédiation pour autant que les pouvoirs publics en place le veuillent vraiment et ne se contentent pas de postures électoralistes fondées sur des biais idéologiques. L’école publique, gratuite et laïque mérite mieux.
Cet article s’appuie sur les sources suivantes : la revue Le délégué de l’Éducation nationale n° 277, le dossier réalisé par Marianne n° 1395, l’article publié dans The Conversation « Enquête PISA : derrière la baisse de niveau, une hausse des inégalités scolaires ? » de Nadir Altimok (maître de conférences, Université de Lorraine) et Claire Diebolt (directeur de recherche au CNRS, Université de Strasbourg) et l’article publié par Cerises la coopérative « De la démesure à chaque enquête PISA » de Samy Joshua.
Un diagnostic qui interpelle le contrat républicain
L’OCDE(1) sonne l’alarme pour l’ensemble des quatre-vingt-un pays concernés par l’évaluation PISA. En effet, il est constaté des résultats en fortes baisses en mathématiques et en compréhension de l’écrit. La France occupe une place moyenne : 26e position en mathématiques et 29e position en compréhension de l’écrit. Notre système éducatif, aux résultats proches de ceux de l’Espagne, du Portugal, de l’Allemagne, de l’Italie, se caractérise par un lien important entre le statut socio-économique des élèves et les performances réalisées. L’écart entre les élèves issus de milieux favorisés et ceux de milieux défavorisés s’élève à 113 points en mathématiques. Cela doit nous interpeller, car notre contrat républicain repose, entre autres principes, sur l’appétence, depuis la Révolution de 1789, pour l’« Égalité ». C’est l’esprit qui a présidé à la création de l’École publique, gratuite et laïque dès les années 1880 avec les lois scolaires Ferry-Goblet.
Une situation française à comparer avec les autres pays
La baisse du niveau des élèves français est à mettre — non pour relativiser, mais pour prendre du recul —, en parallèle avec les autres pays européens. La baisse des performances hexagonales est, sur les vingt dernières années, de 37 points en mathématiques et de 22 points en lecture. Cependant, même avec des performances moindres, l’écart avec les autres pays européens, compte tenu des marges d’erreur dues aux estimations, ne peut être considéré comme significatif. Force est de constater une baisse quasi généralisée de la performance des élèves dans les pays européens. En revanche, l’écart avec les pays asiatiques s’accentue. Cet écart fait apparaître l’équivalent d’une différence de deux années d’apprentissage scolaire en mathématiques entre l’Asie et la France. Il faut néanmoins nuancer la situation, par exemple avec la Corée du Sud qui organise un système dans lequel les enfants doublent leurs heures de travail scolaire par autant de cours particuliers. Une des conséquences est le nombre important de suicides en cas d’échec scolaire. Cela n’est évidemment pas souhaitable. Il n’est pas question de donner comme modèle à nos enfants le stakhanovisme scolaire.
« Seuil minimum de compétences » (SMC) et « Seuil avancé de compétence » (SAC)
Le seuil minimum de compétences (SMC) pourrait correspondre au niveau 2 de PISA et permet d’identifier le nombre d’élèves en capacité d’effectuer des tâches assez simples dans chacun des domaines de compétences évalués (le score minimum avoisine les 400 points).
Le seuil avancé de compétences (SAC) renvoie davantage à des aptitudes élevées telles que l’inférence (capacité à interpréter un texte, à lire entre les lignes, à comprendre ce qui n’est pas explicitement exprimé) et l’analyse multidimensionnelle (le score minimum à atteindre est autour de 600 points). Le SAC pourrait davantage être le marqueur d’une formation qui pourrait être qualifiée « d’excellence ».
Les tableaux de performances indiquent que 73 % des élèves français atteignent le SMC en français ; ils ne sont que 7 % à atteindre le seuil avancé. Ainsi, moins d’un élève sur 14 parvient à atteindre le seuil avancé, soit en moyenne 2 élèves par classe. Constat plus inquiétant, cela signifie qu’environ 3 élèves sur 10 ne parviennent pas à atteindre le seuil minimum de compétences. Là encore, la mission d’égalité de l’école de la République n’est pas remplie. Il s’agit de fixer comme objectif d’augmenter le pourcentage des élèves atteignant le SAC.
Efficacité des différents systèmes éducatifs : baisse globale
L’efficacité des systèmes éducatifs est mesurée en intégrant le % de SMC et le % de SAC. Il s’avère qu’il y a une baisse, respectivement, de 5 % en lecture et 13,8 % en mathématiques en France, de 4,5 % et 9 % en Europe. L’Asie « tire son épingle du jeu » avec, respectivement, une hausse de 1 % en mathématiques et une baisse de 3,7 % en lecture. La différence d’efficacité en lecture entre la France et l’Europe se révèle être négligeable, mais plus importante en mathématique.
Le constat alarmant est que, en France, moins d’élèves parviennent à atteindre le seuil minimum de compétences, sans toutefois observer parallèlement une hausse de ceux qui accèdent à celui de l’excellence (SAC). L’égalité voudrait que 100 % des élèves atteignent le SMC et qu’une grande majorité atteigne le SAC.
Le système éducatif français se caractérise par l’incapacité, d’une part, à diminuer les inégalités d’accession au niveau SMC et, d’autre part, à élever une partie suffisante de sa population au niveau de l’excellence.
La méthode PISA doit être interrogée et les résultats relativisés
Comme le suggère la revue Cerise pédagogique, il importe de questionner le système PISA qui contient des biais cognitifs et s’avère partiel quant à la représentation du niveau de connaissance. En effet, à juste titre, il est fait remarquer que les USA se classent en meilleure position que la France et pourtant les connaissances scientifiques devraient relativiser cette position. Ainsi, 26 % des États-uniens ignorent que la Terre tourne autour du Soleil, que 52 % ne savent pas que l’Homme a évolué à partir d’espèces précédentes d’animaux. PISA passe à côté de telles énormités sans doute parce que ces questions ne sont pas posées. Les commentaires sur les résultats PISA se déroule comme si des journalistes extrapolaient sur les résultats d’un sondage sans connaître les questions.
Si on compare le gagnant, Singapour, à la France, l’écart, ramené à 20, est de 3.5 (soit par exemple, 19 sur 20 pour Singapour et 15.5 pour la France). Si on enlève les pays asiatiques, l’écart entre l’Estonie (en 7e position) et la France (en 26e) n’est plus que de 1.4 point sur 20. Imagine-t-on un professeur qui jugerait « excellente » une note à 18, « moyenne » celle à 17 et « désastreuse » celle à 16 ? Dans une classe de maths réelle, évidemment les deux groupes Estonie et France n’en feraient qu’un. La France, et c’est notre problème principal, continue à être très mal placée quant à l’écart entre les meilleurs et les plus faibles.
Cerise pédagogique
Des causes multiples qui exigent une approche holistique :
– Problème d’autorité et de discipline
Si longtemps, les enseignants n’avaient pas besoin de fournir de gros efforts pour être écoutés, depuis quelques décennies, leur autorité n’est plus acquise d’office du fait d’une société qui ne reconnaît plus, pour une grande partie, la mission essentielle de leur métier, qui les place en mauvaise position du point de vue du niveau de leur rémunération et qui véhicule les clichés d’enseignants bénéficiant de trop de congés. La réalité indique que l’enseignant du primaire en France effectue plus d’heures en présence des élèves, avec des effectifs (par classe) plus élevés qu’en Allemagne pour une rétribution bien plus faible. Il est à noter — ressenti ou réalité ? — que beaucoup trop d’élèves français affirment ne pas bien travailler lors des cours en raison du bruit, que le temps d’apprentissage est réduit en raison du temps nécessaire pour obtenir le calme. Le pourcentage des élèves se plaignant du manque de discipline, de même que celui des enseignants, se révèle supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE. Le dualisme scolaire privé/public qui concentre les élèves en difficulté et issus de milieux sociaux défavorisés dans les écoles publiques accentue le phénomène. Il serait temps de mettre un terme à ce dualisme et créer un grand service public d’éducation, gratuit et laïque en mettant fin au subventionnement par l’État des écoles privées en général, et confessionnelles en particulier.
– Un fort pourcentage d’élèves défavorisés
Plus que dans les autres pays de l’OCDE, le système scolaire français se caractérise par une forte proportion d’élèves immigrés défavorisés pour 48 % d’entre eux contre 37 % dans les autres pays de l’OCDE. Globalement, la part d’élèves immigrés dans les classes françaises, 16 %, est comparable aux autres pays. Ce pourcentage global ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Dans certains quartiers dits sensibles, le pourcentage peut avoisiner les 100 % avec tout ce que cela implique quant à l’acquisition ou au respect des valeurs de la République et du principe de laïcité. La ségrégation géographique au travers de l’habitat et le dualisme scolaire cité plus haut ne favorisent pas la mixité sociale et culturelle et aggravent la situation. Pour autant, il ne faut pas surestimer l’impact « immigrés ». En effet, force est de constater que souvent les familles les plus fragilisées sont des familles françaises de longue date « classées » dans ce qui est désigné par « quart monde ».
– Aide individualisée insuffisante et formation des enseignants à renforcer
Les adolescents estiment en trop grand nombre (par rapport aux autres pays de l’OCDE) que les enseignants ne consacrent pas assez de temps aux progrès de chaque élève. Comme l’indique Eric Charbonnie(2), il y a un investissement insuffisant « dans la revalorisation du métier d’enseignant et la formation initiale et continue ». Il est loin le temps où dans les années 1970, à la suite de mai 1968, la formation continue à laquelle avait droit chaque enseignant sur son temps de travail s’élevait à l’équivalent d’un an. Il y avait, pour cela, un volant de remplaçants suffisant. À ce constat s’ajoute des effectifs (par classe) très supérieurs en France que dans la moyenne des autres pays de l’OCDE. Cette situation — les sureffectifs— ne facilite pas le suivi individualisé des élèves, notamment pour ceux qui éprouvent des difficultés.
– Un socle primaire fragilisé
Des études se basant sur le long terme indiquent que, certes, au niveau secondaire, l’écart est faible en lecture (moins de 10 points), mais que c’est, à l’évidence, au niveau primaire, que le retard de compétence est important. Il ne s’agit en aucun cas de rendre les enseignants du primaire responsables de cette dégradation. L’immense majorité d’entre eux, malgré des conditions difficiles, remplit sa mission avec professionnalisme au service des élèves et de la Nation. Une des causes, contrairement à d’autres pays mieux classés, est la priorité longtemps accordée au supérieur. Comme l’indique Jean-Luc Delahaye(3), « notre pays marche sur la tête » en n’accordant pas la priorité au primaire.
Quelles pistes de remédiation mettre en œuvre ?
Il faut partir de la réalité renseignée par les diverses études, même si une mise à distance est indispensable, pour aller vers l’idéal. L’idéal est de parvenir à la fois à l’équité qui pourrait être le niveau 2 de PISA à savoir le seuil minimum de compétence pour 100 % d’une classe d’âge et à l’excellence pour la majorité des élèves.
– Groupes de niveaux ? Politique de gribouille
Il s’avère que le collège, décrit comme le « ventre mou » de l’Éducation nationale, doit gérer la grande hétérogénéité du niveau des élèves. Le ministre Gabriel Attal évoque la mise en place de « groupes de niveaux » tout en prenant soin de réfuter la notion de classe de niveau. Cela peut être envisageable si ces groupes sont éphémères et flexibles. Il est souvent constaté qu’un élève placé dans un groupe faible ne sera pas motivé et risque de renoncer et de décrocher. D’autre part, le ministre passe à l’as le fait que les groupes de niveau exigent au moins trois fois plus d’enseignants. Or la prochaine année scolaire, malgré la création de 574 emplois nets dans le secondaire, voit le simple maintien du nombre d’enseignants alors qu’initialement était envisagée une baisse pour 2024.
De plus, tout cela est financé grâce à la suppression d’une heure de soutien et d’approfondissement en sixième. La crainte légitime est que la mise en œuvre des groupes de niveau en français et mathématiques, dès la rentrée de septembre, se réalise au détriment de disciplines dans lesquelles se pratique l’organisation en demi-groupes comme les langues étrangères, les sciences de la vie et de la terre… L’autre crainte est que le recrutement de nouveaux professeurs s’effectue à l’arraché avec des « contractuels ». Enfin, va-t-on vers une différence de moyens entre périphérie urbaine et campagne où se trouvent également des élèves en grandes souffrances scolaires ou difficulté ? Le totem du redoublement à nouveau facilité n’est guère satisfaisant quant à la réussite visée. Les redoublants ne réussissent pas mieux en général.
– Réduire drastiquement les effectifs par classe dès le primaire, maternelle et élémentaire
La piste la plus sérieuse consiste à muscler le niveau primaire avec des classes de 15 élèves qui permettraient une meilleure prise en compte des élèves en difficulté sans pénaliser les « plus performants ». Ajoutons à cela, un enseignant supplémentaire pour cinq classes qui permettraient d’accompagner l’enseignant, soit durant les moments collectifs, soit pour prendre en charge tel ou tel élève en difficulté passagère. Redonner les moyens aux RASED(4)de fonctionner est également une nécessité. Nous ne comptons plus les réseaux qui n’ont plus de psychologues scolaires…
– Mieux rémunérer les enseignants et formations initiales rémunérées
Le primaire musclé pourrait réduire efficacement l’hétérogénéité constatée aux collèges. Attirer les meilleurs professionnels dans l’enseignement suppose une formation initiale renforcée suivie d’une formation continue efficace. Rémunérer dès le baccalauréat les élèves-maîtres pour une formation de deux ou trois ans contribuerait à attirer plus de candidats tout particulièrement ceux issus des classes populaires qui seraient plus en phase avec le public des quartiers dits difficiles. Il est utile de préciser, je l’ai constaté tout au long de ma carrière d’enseignant, que la formation continue n’est pas qu’institutionnelle. En effet, pour ne prendre qu’un exemple, de nombreux enseignants échangent sur leurs pratiques personnelles, se donnent des conseils mutuellement, effectuent des recherches collectives sur la pédagogie notamment dans les groupes locaux « Freinet »(5)La pédagogie Freinet est une pédagogie originale fondée sur l’expression libre des enfants : texte libre, dessin libre, correspondance interscolaire, imprimerie et journal scolaire, etc. Le fondement de cette pédagogie est la valorisation du travail collectif et personnel des élèves. Cette pédagogie propose des techniques en cohérence avec l’un des buts de l’école publique : l’autonomie de jugement pour de futurs citoyens libres et émancipés. Autrement dit, dans cette pédagogie et d’autres, les moyens doivent être en cohérence avec les fins. avec l’ICEM (Institut Coopératif de l’École Moderne) en dehors des heures de services.
Il en est de même avec d’autres initiatives fondées également sur la « pédagogie active » telles celles du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN), de la Pédagogie Institutionnelle ou encore de l’Office central de coopération à l’École (OCCE), de la Ligue de l’Enseignement, des Centres d’Éducation aux méthodes actives (CEMEA), etc. Ce faisant, ces enseignants, dont il faut saluer l’engagement « militant », compensent des lacunes de l’institution éducative. Le niveau de rémunération doit également être sensiblement relevé pour rendre la profession intéressante et attractive.
– Relativiser le coût de telles mesures par le coût économique d’une éducation insuffisante.
Souvent le coût de telles mesures est avancé. Or, cité par Usine nouvelle, Xavier Jaravel(6)évalue le « coût du retard éducatif [à] 140 milliards d’euros [pour] l’économie française ». Il préconise la mise en œuvre de politiques éducatives plus ambitieuses justifiées par la dégradation des résultats scolaires qui est, selon lui, le premier problème de l’économie française.
– Un tabou à lever : l’organisation de l’année et de la semaine scolaires
Alors que dans le primaire, rappelons-le, les enseignants effectuent plus d’heures en présence des élèves par rapport aux pays voisins, dont l’Allemagne sur un nombre de journées scolaires concentré sur une plus courte période, il n’est pas scandaleux, sans augmenter le nombre d’heures en présentiel, de déconcentrer l’année scolaire en réduisant les « grandes vacances ».
– L’organisation de la semaine
Nous sommes passés des années 1960 avec 30 heures par semaine à 24 heures pour les élèves. Cela correspond à un manque de 216 heures/an sans compter que des heures de langues étrangères et de nouvelles compétences se sont rajoutées diminuant d’autant le temps consacré aux autres matières. Cela représente 1080 heures en moins sur cinq ans soit plus d’une année scolaire (864 heures sur la base de 24 heures/semaine). Il serait bon d’organiser la semaine avec quatre jours entiers et deux demi-journées (mercredi matin et samedi matin) afin que les élèves passent plus de temps à l’école à acquérir des connaissances, à développer la pensée rationnelle, le discours argumenté et l’esprit scientifique.
– Une année scolaire plus équilibrée et mieux répartie
Passer de 36 semaines à 40 semaines en diminuant les congés d’été de 8 semaines à 4 semaines sans augmenter la charge de travail des enseignants aurait l’avantage de constituer une année scolaire mieux équilibrée. Cela réduirait la coupure importante de l’été préjudiciable à la continuité des apprentissages. Que reste-t-il des apprentissages après huit semaines d’interruption ? La question sous-jacente est celle de la compatibilité avec les congés des parents.
Pour réaliser cela, il est indispensable de recruter un nombre suffisant d’enseignants afin de maintenir le service à 24 heures/professeur (en primaire) en présence des élèves. Pourquoi ne pas envisager de monter la semaine-élève à 26 heures avec la présence de six enseignants pour cinq classes, 12 pour 10 classes ? Cela serait autant d’heures en moins passées sur les écrans et les réseaux sociaux dont on connaît l’effet dévastateur sur les conditions d’apprentissage(7) et plus d’heures à lire des textes complexes et des livres.
Ne pas jeter l’eau sale du bain avec le bébé : défendons l’école publique gratuite et laïque
Soyons vigilants et ne jetons pas avec l’eau sale du bain (les faiblesses, les manquements) : le bébé, à savoir le bijou que constitue l’école publique, gratuite et laïque avec ses réussites indéniables, mais insuffisantes. Cette dernière avec les enseignants et malgré des conditions difficiles remplit comme elle peut ses missions pour former à la fois des producteurs, ouvriers, employés, cadres, techniciens, ingénieurs, agents de maîtrise, paysans, artisans… et des citoyens conscients et émancipés.
Ainsi que l’affirmait Gaston Bachelard, ce n’est pas l’école qui doit être faite pour la société, mais la société qui doit être faite pour l’école. L’école ne doit pas être soumise à une société affairée qui ne se pose même plus la question des finalités humaines à atteindre, des valeurs universelles à promouvoir. L’école doit cultiver auprès des jeunes gens qu’elle accueille une distance à soi par rapport à leurs particularités, leur permettant ainsi de les maîtriser et d’exprimer leurs différences sur un mode non fanatique. Elle ne doit pas confondre adaptation à une société T à un temps T et soumission à un code apologétique de rapports sociaux directement issu du capitalisme actionnarial et néolibéral.
C’est le socle sur lequel doit se développer notre école publique, gratuite et laïque. La République sans l’école laïque est bancale, l’école publique sans la République et le respect du principe de laïcité est contrariée.
Les riches, qui continuent de s’enrichir, polluent d’autant plus que leur patrimoine financier est important, et les politiques du gouvernement français les favorisent au détriment du reste de la population. Tel est le constat limpide énoncé par l’économiste Lucas Chancel qui défend un fort investissement public financé par l’impôt progressif pour renverser cette tendance et soutenir la transition écologique.
Lucas Chancel est docteur en économie, spécialiste des inégalités et de la transition écologique. Ses travaux portent sur la mesure des inégalités économiques, leur interaction avec le développement durable et la mise en œuvre de politiques publiques sociales et environnementales. Il est codirecteur du Laboratoire sur les inégalités mondiales et professeur affilié à Sciences Po.
Reporterre — En 2015, votre équipe avait établi le lien entre les niveaux de richesse dans le monde et les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre. Depuis, les riches sont-ils devenus moins émetteurs ?
Lucas Chancel — Les riches sont devenus plus riches, on le voit clairement dans les études sur le patrimoine. On avait encore du mal à prendre en compte en 2015 le contenu carbone du patrimoine financier et non-financier. On commence tout juste à l’intégrer dans nos analyses. Les flux de dividendes, ce sont les revenus du capital. Le volume de carbone est globalement associé à ces flux du revenu. Et donc les très, très riches, les milliardaires, ont vu croître leurs émissions en liaison avec leurs actifs financiers.
On peut considérer les choses autrement : on reste souvent dans une logique où l’on mesure le carbone du consommateur, ce qui va nous enfermer dans des politiques de « taxe carbone sur les consommateurs » en oubliant qu’il y a des gens qui font des choix d’investissement dans des entreprises, par exemple d’investir à 80 % dans les énergies fossiles, tels les actionnaires de Total. Ces gens sont coresponsables des émissions faites ensuite par des consommateurs qui vont utiliser du pétrole. Il faut donc relativiser le rôle du consommateur par rapport à celui, très important, de l’investisseur capitaliste.
Cela veut-il dire que si l’on veut réduire les émissions, il faudrait viser le capital ?
Ce qui est clair, c’est qu’il faut aller vers plus de propriété collective du capital. Depuis 1970, le stock de capital privé est passé d’environ 400 à 500 % du PIB à environ 700-800 %. Dans le même temps, le stock de capital du patrimoine public est passé d’environ 80 % du revenu national à 0 %. On a vendu les autoroutes, on a vendu plein d’entreprises publiques, et en plus on a fait de la dette publique détenue par le secteur privé.
Tout ceci s’est passé dans un contexte où le marché se plante royalement depuis 150 ans sur la question climatique. Les États aussi, mais aujourd’hui, ils en sont davantage conscients, et ils ont davantage les moyens d’investir vite. Donc, il faut plus de propriété collective publique de ce capital pour investir vite dans les bons secteurs. Et cela ne peut se faire qu’en taxant davantage, en redistribuant davantage, afin de recréer de la richesse publique.
Comment faire, concrètement ?
Déjà, il n’est pas normal qu’on n’ait aucune information publique sur le contenu carbone des actifs. Les banques nous racontent n’importe quoi en vendant des livrets « développement durable » dans lesquelles il y a des actions Total, par exemple. Il suffit qu’une boîte dise, « Voilà j’ai un plan un peu vert », et on va appeler cela « finance durable ». Il faudrait un observatoire du contenu carbone du capital, ce qui permettra de savoir dans quoi on investit.
Ensuite, il faut utiliser cette information pour fiscaliser le patrimoine. Cela veut dire le retour de l’impôt sur la fortune, mais avec un malus quand le patrimoine est investi sur du carbone. D’une part cela va dissuader d’investir sur du carbone, et d’autre part cela va permettre de recréer un patrimoine collectif de la transition écologique avec des secteurs nouveaux qui pourront être pris en charge en partie par la puissance publique. Donc, voilà les deux outils pour commencer : plus d’information, plus de fiscalité.
Le troisième volet concerne les inégalités. Les inégalités sont très fortes, elles augmentent, et il risque d’y en avoir encore plus selon les secteurs où va se développer cette transition. Il faut anticiper où la richesse de demain va se créer. Or l’acteur public est maître du jeu — on l’a oublié depuis quarante ans ! C’est lui qui décide si telle ou telle licence peut être octroyée à telle ou telle entreprise, si tel ou tel secteur a droit ou pas de commercer sur tel ou tel territoire. Aujourd’hui on sait que les seuls secteurs où il faut créer de la richesse sont ceux du bien-être et de la réduction des inégalités — service public, santé, éducation, culture —, et ceux de la transition écologiste.
La crise du Covid-19 a-t-elle modifié la donne ?
Le changement de trajectoire n’est pas clair. Sur les marchés financiers, on observe une poursuite de la croissance des très hauts patrimoines. Les plans de relance n’ont pas fait bifurquer l’économie. On a balancé 100 milliards sans aucune contrepartie écologique et sociale. Tout un pan de l’économie de la culture et des services s’effondre sous nos yeux. Une partie des commerces vont déposer le bilan — et pourraient être rachetés par les entreprises qui se sont enrichies pendant la pandémie.
« Le gouvernement n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu. »
Le choix de développer un capitalisme numérique en assumant qu’il y ait une crise écologique et une inégalité croissante n’est-il pas délibéré ?
La situation est effectivement perçue comme une fatalité : il y aurait toujours un quart à la moitié de la population paupérisée, et qui travaillera au service de l’autre partie. Les partis politiques n’auraient qu’à se préoccuper des mieux portants, en essayant de maintenir les pauvres à un niveau supportable. Sur le climat, je me demande s’il n’y a pas un déficit de compréhension de ce qui est en train de se passer et si tout le monde a bien conscience des cataclysmes qui s’enclenchent. Mais en tout cas, on peut dire clairement que le gouvernement n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Il n’a pas appris des erreurs des trois premières années du quinquennat.
Que disaient les Gilets jaunes ? « Pas d’écologie sans justice sociale ni sans justice fiscale ! » Et quelle a été la mesure issue de la Convention citoyenne pour le climat qu’a d’abord retoquée le Président ? La taxe de 4 % sur les dividendes avec un taux progressif pour financer la transition. Cela montre qu’il y a une logique consistant à dire qu’il n’y a pas besoin de justice sociale pour mettre en place une transition écologique.
Pourrait-on résumer cela en disant que Macron représente le parti du capital ?
Le gouvernement fait des choix qui favorisent ceux qui ont du patrimoine et défavorisent ceux qui n’ont comme patrimoine que le service public, qui est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. La santé et l’éducation font les frais des politiques de réduction de l’impôt sur les plus aisés.
Ceux qui ont du patrimoine sont-ils les capitalistes ?
Oui.
Donc, dire que le gouvernement favorise ceux qui ont du patrimoine n’est-il pas une façon de dire que le gouvernement favorise les capitalistes ?
Oui sauf que ces termes vont braquer les gens, ou plutôt, ils vont moins comprendre ce que cela veut dire, pensant tout de suite : « Bon, mais ça, c’est une pensée marxiste. Passez votre chemin, ce n’est pas pour moi. »Effectivement ceux qui ont du patrimoine sont des capitalistes. Le gouvernement favorise ceux qui ont du patrimoine et favorise par conséquent les capitalistes. Mais je préfère mettre l’accent quand même sur des mots qui peuvent être employés…
…sans crisper.
Oui. Le problème que je vois là-dedans est que les capitalistes sont associés dans l’imaginaire collectif à des gens avec des gros ventres, des chapeaux et des cigares ! Mais aujourd’hui, les capitalistes sont surtout les 10 % du haut de l’échelle des revenus et des patrimoines. Il est important de faire que les gens se rendent compte qui sont ces personnes possédant des actions des entreprises françaises comme L’Oréal, Thalès, etc. Ou de l’immobilier qui va être investi sur des marchés afin d’obtenir des rentes. Les capitalistes, ce sont ceux qui ont du patrimoine.
Vous avez écrit que la loi Climat fait payer la transition aux plus modestes. En quoi ?
Elle fait payer à la fois la transition et l’absence de transition. L’absence de transition pèse davantage sur les plus modestes, qui sont davantage affectés par les changements climatiques en cours et à venir. Et par ailleurs, en refusant tout débat sur la fiscalité et sur comment on finance cette transition écologique, on en revient à ne pas faire contribuer à leur juste part ceux qui polluent beaucoup et qui ont des fortes croissances de leurs revenus et de leur patrimoine. Et donc, on fait surfinancer la transition par les classes moyennes et par les classes populaires.
Que faudrait-il faire ?
Investir beaucoup plus. Selon l’Institut pour l’économie du climat, 135 milliards supplémentaires sur la transition écologique d’ici à 2030. Le plan de relance a mis sur la table 30 milliards sur neuf ans : on est très loin du compte. Pour trouver les 100 milliards qui manquent, il faut des impôts progressifs. On pourrait dire : on s’endette à taux zéro. Mais au final, on devra soit rembourser la dette, soit l’annuler. Si on l’annule, qui payera ? Ceux qui ont les titres de dette, ceux qui ont du patrimoine. Et si on la rembourse, on la rembourse par l’impôt. En fait, derrière chaque émission de dette, il y a la question de la distribution. Il me semble qu’il serait beaucoup plus transparent de se reposer sur la fiscalité pour financer ces investissements.
« Un impôt qui fait payer à chacun sa juste part, selon ses moyens. »
Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
Un impôt qui fait payer à chacun sa juste part selon ses moyens, dans la logique de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, préambule de la Constitution française : la contribution commune « doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés ». Votre taux d’impôt sera plus élevé si vous gagnez un million d’euros que si vous en gagnez mille.
Le niveau d’endettement public atteint des sommets quasiment historiques. Est-ce une menace pour l’activité économique des prochaines années ou pour l’équilibre social ?
Ce qui serait une menace grave, c’est d’utiliser l’argument de la dette pour couper dans la dépense publique. C’est l’inverse dont on a besoin aujourd’hui. Pour que notre société ne se délite pas, on a besoin de plus de services publics, de plus d’investissements publics, parce que le marché depuis quarante ans n’a pas été capable de gérer les problèmes du climat et de la santé.
Cette dette, on ne peut pas demander aux classes populaires et aux classes moyennes, aux jeunes d’aujourd’hui qui sont sacrifiés durant la pandémie, qui perdent deux ans de vie sociale, deux ans d’éducation normale, qui vont arriver sur un marché du travail extrêmement compliqué, on ne peut pas leur demander de rembourser la dette.
Enquête Le Rassemblement national obtient ses meilleurs scores dans les zones rurales et périurbaines où les étrangers sont rares. Pour ces électeurs, le vote RN n’est pas lié à une expérience malheureuse de la diversité mais à une quête de respectabilité sociale. Leur objectif est de se distinguer des « assistés », catégorie dans laquelle ils rangent les immigrés.
Le programme LEADER (Liaison entre Actions de Développement de l’Economie Rurale) Drôme entre Rhône et Montagnes a pour but de soutenir des projets innovants et fédérateurs s’inscrivant dans une stratégie définie par un groupe d’acteurs du territoire (publics et privés).
Le Groupe d’Action Locale (GAL) Drôme Entre Rhône et Montagnes, piloté par le Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales, en partenariat avec 9 EPCI, est constitué d’un Comité de Programmation, instance décisionnaire du GAL.
Une équipe technique et des comités de bassin de vie accompagnent le comité de programmation dans la mise en œuvre de sa stratégie.
Lesfondamentaux d’un projet LEADER reposent sur la capacité à mobiliser des leviers d’innovation, de coopération, de mise en réseau, de capitalisation et de diffusion des bonnes pratiques, en tenant compte des aspects liés aux transitions environnementales et sociales.
Le programme
INNOVER POUR REDYNAMISER LES CENTRE-BOURGS A TRAVERS DE NOUVEAUX SERVICES ET AMENAGEMENTS
Etudes, expertises, animation, communication, création d’outils et de services numériques, matériels, équipements, travaux et aménagements en soutien :
aux commerces de proximité : développement d’épiceries associatives, projets communs de promotion des commerces de proximité ou de mise en valeur de vitrines vacantes, projets communs de développement du numérique; Organisation d’événements;
aux activités à l’initiative des communes : Opérations de promotion, d’évaluation ou d’ organisation d’événements; Mise en place de boutiques éphémères et à l’essai; Appui et promotion de commerces de bouches des produits locaux; Ingénierie Manager de centre- bourg; Ingénierie Accompagnement à la création/reprise de petits commerces, Projets de création/développement de cuisine centrale; Etude locaux vacants
aux services de santé: Ingénierie Coordinateur territorial de santé; Projets de services de santé itinérants;
DEVELOPPER DES SOLUTIONS DE MOBILITES DURABLES PERMETTANT DE VIVRE EN RURALITE
Etudes, expertise, animation, communication, création d’outils et de services numériques, mission de maîtrise d’œuvre, acquisitions d’équipements et de matériels, travaux et aménagements en soutien :
aux pratiques de mobilités collectives et partagées en milieu rural aux pratiques de mobilités actives en milieu rural
IMAGINER DE NOUVELLES FORMES D’HABITER
Études, animation, acquisition de matériels, travaux et aménagements en soutien aux logements innovants suivants :
intergénérationnel, coliving, habitat inclusif, habitat léger, habitat coopératif, participatif ou modulable. Etude résorption de la vacance
RENFORCER LES SOLIDARITES HUMAINES ET L’IMPLICATION CITOYENNE
Études, animation et actions de formation d’élus et de citoyens, en soutien aux réflexions
collectives sur la maîtrise ou la mutualisation d’usages.
Etudes, animation, communication, création d’outils et de services numériques, acquisition de matériels, équipements, travaux et aménagements pour le développement de nouveaux services solidaires (mobilités durables, insertion, alimentation, énergie)
ENCOURAGER LES INITIATIVES ÉCONOMIQUES PARTICIPANT À LA MISE EN ŒUVRE DES TRANSITIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES
Etudes, expertise, animation et formation : en soutien à l’amélioration de l’autonomie énergétique ou de la sobriété énergétique de logements : centrale villageoise,
démonstrateurs, projets d’autoconsommation collectifs, projet d’énergie citoyenne. Etudes, animation, formation, communication, création d’outils et services numériques, acquisition d’équipements et de
matériels, travaux et aménagements : – pour les projets en faveur des transitions environnementales et sociales (économie circulaire, agro-écologie, forêt-bois,
biodiversité ,énergie, eau).
– pour le développement de nouveaux équipements et de nouvelles activités : tiers lieux, commerces éphémères, fablab, pépinières, vitrines partagées, entreprise à but d’emploi.
CONFORTER LES SAVOIR-FAIRE ARTISANAUX ET ARTISTIQUES LOCAUX
Etudes, animation, formation, communication, actions de création et de diffusion culturelle, acquisitions d’équipements et de matériels, travaux et aménagements :
– en soutien aux savoir-faire locaux avec un ancrage territorial identitaire, remarquable ou valorisant les ressources locales.
– pour accompagner la structuration d’une filière économique de la culture (émergence, structuration et mutualisation administrative et financière).
– en soutien aux offres culturelles et à la vie associative ( valoriser l’accès à la culture, le lien avec les patrimoines locaux, les problématiques de transitions, l’itinérance, la mutualisation d’un lieu).
SOUTENIR LES ACTIVITÉS DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Etudes, expertises, animation, communication, acquisitions matérielles, équipements, travaux et aménagements :
– en soutien aux activités des services à la personne (opérations valorisant le lien entre “bien vieillir et numérique”, le lien social, le numérique et le »bien vieillir »,la sensibilisation de la population aux situations de handicap, soutiens ciblés aux aidants et aux personnes socialement exposées).
– en faveur de l’inclusion économique et sociale des publics jeunes de 15 à 29 ans (opérations d’activités radiophoniques d’ insertion, action d’émergence ou de développement d’initiatives par les jeunes).
– en faveur de la vie associative, du recrutement de bénévoles et des actions en faveur des transitions (projets de création de groupements d’employeurs associatifs, projets innovants favorisant le retour à l’emploi).
ANIMER LA CRÉATION ET L’INNOVATION ÉCONOMIQUE SUR LE TERRITOIRE EN FAVEUR D’EMPLOIS ENDOGÈNES
Etudes, animation, communication pour la mise en réseaux des entreprises locales en faveur de leur ancrage local :
Mutualisation ou portage de salariés, clubs d’entreprises et assimilés, émergence de réseaux professionnels ruraux, création d’un pôle bois avec un annuaire des entreprises de la filière forêt-bois, création et structuration d’une coopérative d’achat et retraitement des déchets, valorisation des coproduits agricoles et forestiers.
Etudes, expertises, animation, communication, acquisition d’équipements et de matériels, travaux et aménagements – visant le développement des lieux de création d’entreprises (incubateurs, accélérateurs, techlab, pôles territoriaux de
coopération économique). dans le périmètre : services innovants, numérique.
– en soutien aux nouvelles formes d’entreprenariat et de financement (financements innovants/participatifs, action d’ accompagnement de développement de modèles économiques et projets innovants, micro projets autour des activités en tensions).
– pour la relocalisation des entreprises, emplois et savoir- faire ainsi que l’essaimage de ces mêmes activités d’entreprises vers des secteurs ruraux. (entreprises dont l’activité est cohérente ou avec une externalité positive pour le territoire type RSE, marqueur territorial,).
Actions de communication pour le renforcement des liens entreprises-travailleurs (projets en liens avec l’insertion et ou le RSE)
ACCOMPAGNER LES TERRITOIRES VERS LA RESILIENCE ALIMENTAIRE :
Etudes, expertise, formation, communication, animation et création d’outils et de services numériques :
visant à sécuriser la distribution alimentaire entre producteurs et commerçants locaux, pour promouvoir la consommation alimentaire responsable,
visant à un renforcement de l’accessibilité à une alimentation locale de qualité et au développement de points de vente de produits locaux : information sur la consommation locale, mise en place et développement de points de vente mutualisés de vente de produits locaux, marché de producteurs, magasin de producteurs, épicerie solidaire ou épicerie solidaire mobile.
C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de notre amie, Michèle Rivasi. Elle nous a quittés le 29 novembre 2023 à Bruxelles, à l’âge de 70 ans
Michèle Rivasi était une figure emblématique de l’écologie en France et en Europe. Députée européenne depuis 2009, membre d’Europe Écologie Les Verts (EÉLV), elle a consacré sa vie à la défense de l’environnement et à la promotion d’une société plus juste et durable.
Elle nous manque
Elle a été députée de la Drôme de 1997 à 2002, puis vice-présidente du conseil général de la Drôme et adjointe au maire de Valence de 2008 à 2009. Cofondatrice et première présidente de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) en 1986, une association créée après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, Michèle Rivasi a toujours été à l’avant-garde des questions environnementales.
Son engagement militant et associatif s’est aussi traduit par sa vice-présidence du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem) et par sa direction de Greenpeace France (2003-2004).
Nous perdons aujourd’hui une grande militante, une femme de conviction et une amie dévouée. Son héritage perdurera à travers son travail acharné et son dévouement à la cause environnementale.
Nos pensées vont à sa famille, à ses amis et à tous ceux qui ont eu la chance de la connaître et de travailler avec elle.
En hommage à Michèle Rivasi, nous continuerons à porter haut et fort les valeurs qu’elle a défendues tout au long de sa vie.
Les personnes qui le souhaitent pourront venir nous rejoindre demain, jeudi 30 novembre, à 18h30 devant la permanence de Michèle sur le Champs-de-Mars. Vous pouvez laisser dès ce soir des fleurs ou un petit mot devant sa permanence.
EELV – Les Ecologistes – et tous ses amis
Sommaire :Hommage à Michèle Rivasi samedi 9 dec 16h à la Halle Nous sommes profondément attristé·es de partager la nouvelle du décès de Michèle Rivasi, Eurodéputée de la Drôme écologiste engagée. C’est avec une grande tristesse que nous disons au revoir à une figure politique inspirante, dévouée à de nombreuses causes et combats écologistes.
Pour information, l’accès à l’église sera réservé à la famille et aux proches. Le rendez-vous à 16 heures aux Halles est public et collectif, destiné au plus grand nombre.
Un hommage politique, amical et militant sera rendu le 16 décembre à Michèle Rivasi à Marseille, sa ville de cœur après la Drôme bien sûr. Il aura lieu à 16h au👉Palais du Pharo 58 Bd Charles Livon, 13007 Marseille.
Message de la Crirade
C’est la catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986 et la manière dont la désinformation s’est organisée au plus haut niveau de l’État en France qui l’ont amenée à porter fermement une parole scientifique contradictoire et indépendante dans les médias dès juin 1986. Ses interventions dans l’émission de Michel Polac « Droit de réponse » où elle a appelé à la création d’un laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité dans notre pays ont été déterminantes. C’est grâce aux dons reçus que le laboratoire de la CRIIRAD a été créé.
Infatigable militante, éprise de Vérité, Michèle aura marqué les premières années de la CRIIRAD par sa générosité, sa disponibilité amicale, son acharnement, contre vents et marées, à faire établir la réalité scientifique. Femme de cœur, c’est à Bruxelles qu’elle continuait son combat au service de la santé humaine. C’est à Bruxelles qu’en femme vivante, debout, son cœur s’est arrêté.
Aujourd’hui, nous la pleurons.
L’équipe de la CRIIRAD adresse toutes ses pensées et ses sincères condoléances à ses proches.
Message de la communauté Arménienne
Disparue à 70 ans ce mercredi, l’eurodéputée écologiste drômoise Michèle Rivasi était connue pour son engagement en faveur de l’écologie politique, pour avoir créé la CRIIRAD en 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl ou encore pour avoir dénoncé le lobby pharmaceutique en Europe. De façon moins médiatisée, c’était aussi une « infatigable défenseuse de la communauté arménienne ». C’est par ces mots que le Comité de défense de la cause arménienne à Valence lui rend hommage. Quand elle était députée de la Drôme à la fin des années 90, elle a fait partie de ceux qui ont poussé pour que la France reconnaisse le génocide arménien
Messages
Je m incline devant la mémoire de Michéle Rivasi je salue son combat une femme d exception qui manqueras au combat écologique. ma pensée vous accompagne Yann Cartier
C’est également avec une profonde tristesse que j’ai appris hier soir sur France Soir le décès de Michèle Rivasi. Je ne la connaissais pas personnellement mais j’appréciais vraiment cette dame
Bernard Delpal, l’historien, l’élu, l’ami, est décédé lundi 27 novembre à l’hôpital de Valence où il venait d’être opéré. Il était notre ami, notre compagnon de lutte, et il aura œuvré jusqu’au bout pour défendre et protéger les valeurs de notre pays. Bernard a été un grand animateur de la vie intellectuelle de Dieulefit et, pour nous, un intervenant et un soutien indéfectible de la démocratie.`
La cérémonie
Dannie DELPAL, son épouseElisa et Sébastien, ses enfantsAxel, son gendre Ornella, Antonin, Sasha et Milo, ses petits-enfants ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de Bernard DELPAL, leur mari, père et grand-père adoré La cérémonie civile se tiendra le Samedi 02 Décembre 2023 de 09h30 à 10H30 à la Chambre funéraire de LYON
177 avenue Berthelot 69007 LYON Elle sera suivie d’un moment de partage auquel la famille vous convie dans la salle de convivialité de 10h30 à 12H. Si vous voulez lui rendre hommage, merci de partager un témoignage, un souvenir ou une photo à l’adresseelisadelpal26@gmail.com La famille en fera un livre souvenir.
Message de la municipalité
« Il fut Engagé longtemps dans l’association Patrimoine Mémoire Histoire, il rejoint l’équipe Dieulefit Ensemble lors des dernières élections municipales. Élu en 2020 au conseil municipal et vice-président de la Communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux, chargé de la communication, il nous a marqué par son caractère et sa volonté farouche de promouvoir la participation citoyenne et la transparence des actions des élus. Il a notamment défendu ardemment le dossier de la construction des archives municipales et celui de la sauvegarde et de la restauration du patrimoine historique lors de l’incendie de l’église St Roch de Dieulefit. Son courage pour affronter sa maladie force le respect.
Nous avons une pensée émue pour son épouse Dannie et pour ses enfants et petits enfants. »
Son investissement citoyen
Professeur d’histoire contemporaine, membre de l’Institut d’histoire du christianisme (Université Jean Moulin, Lyon III) et chercheur au LAHRA, UMR 5190 du CNRS. Il enseigne à l’Université de Genève et l’Université Laval à Québec
A Dieulefit nul n’est étranger: Désobéir et résister pour protéger et sauver pendant les années difficiles de la guerre 1939-1945
Dans une premiere partie, Bernard Delpal raconte l’action de resistance au nazisme et l’accueil des refugies tel qu’il s’est peu a peu organise a Dieulefit, notamment avec la constitution de plusieurs reseaux : le reseau scolaire, le reseau de la sante, le reseau des detenteurs d’autorite ou en charge de services publics et le reseau confessionnel ou politique. L’action méritoire de Marguerite Soubeyran, de Catherine Krafft et de Jeanne Barnier, parmi bien d’autres, est soulignée
Après avoir démontré avec raison que le grand enfermement évoqué par Michel Foucault n’avait pas existé, les historiens ont quelque peu négligé d’étudier le fantastique développement des prisons, hôpitaux, asiles, pensionnats et séminaires qui couvrent l’Occident chrétien entre le XVIe et le milieu du XXe siècle. Ce livre voudrait d’abord attirer l’attention sur l’importance et la signification historique de ce phénomène. En abordant la question des enfermements, contraints ou volontaires, par l’angle de la religion chrétienne, l’ouvrage veut suggérer, qu’au delà des évidentes différences, il existe bien une matrice
Et son investissement comme militant de la cité aux cotés du Collectif Citoyen