Superbes rencontres citoyennes

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Les personnes qui ont participé à ces deux journées consacrées à ceux et celles qui ont marqué nos territoires furent nombreuses et différentes d’un hommage à l’autre. 

Les passionnés d’histoire vinrent rendre un dernier salut à Bernard Delpal, les militants de la Criirad et les militants écologistes furent là pour Michèle Rivasi. Les habitants très divers se sont rassemblés pour honorer Claude Delclaux. 

Une centaine de participant à chaque hommage : Bernard Delpal, Michèle Rivasi , Claude Delclaux furent à l’honneur, des figures inoubliables de par la qualité de leur travaux et  leur présence.

Saluer et faire connaitre la résistance civile fut le travail acharné de Bernard, comme ses recherches sur l’économie locale, la santé, avec à la clé 20 conférences, 22 expositions sur le glorieux passé de Dieulefit

Michèle, élus Européenne, politique et femme de combat, elle mena un combat exceptionnel autour de Tchernobyl, fut à l’origine de création de la Criirad (centre international de recherche sur la radioactivité), elle s’attela à la défense de la santé et de la démocratie et fut une remarquable pédagogue.

Quant à Claude, des Grands Magasins, il consacra sa vie à la protection du passé : féru de politique et de connaissances locales, il fut la figure inoubliable de Dieulefit. 

L’exposition de l’ANACR, fut très visitée. Elle reçut un intérêt tout particulier car chacun pouvait y retrouver les traces de ces résistants locaux qui ont protégé nos territoires. 

Le soleil et les champignons ont gagné.

Et le début d’une autre histoire, d’une citoyenneté active qui n‘a pas de limite et cultive la libre parole. On continue sur les traces de Bernard, Michèle et Claude.

La médecine à Dieulefit : galère !

Je suis malade et normalement je dois voir un médecin.

Alors comme je n’ai pas de voiture et que j’habite un village éloigné je commence par téléphoner au cabinet médical. On me propose en « cas d’urgence » le numéro de téléphone des médecins.

Mais ce n’est pas une urgence et je n’ose pas déplacer un médecin pour une fièvre même si elle m’inquiète.

Alors je choisis de demander à mon voisin de m’accompagner pour m’inscrire sur une liste de consultations possibles. On arrive et la liste est pleine. Il n’y a pas de liste pour le lendemain . Tant pis, on reviendra.

On revient vendredi après-midi mais le cabinet est est fermé, on tentera le coup samedi.

Samedi matin, il y a deux médecins mais pas de place. Alors je vais me soigner seule espérant que je ne passerai pas à coté d’une maladie grave ou que je contaminerai pas ma voisine…

J’ai besoin d’un endocrinologue : je me remet aux bons soins de doctolib et je défile : rendez-vous dans 3mois, dans 6mois, dans 7 mois. Bref rien dans mon département

Alors j’opte pour Montpellier. Même galère mais un turnover important qui me permet de bénéficier d’une défection pour lendemain : Youpi je fonce !

Et ma voisine qui n’a pas de voiture attendra les 3 mois espérant que sa maladie n’est pas un cancer : il sera déjà bien avancé dans 3 mois.

J’anticipe et je cherche dès à présent un médecin de proximité

Je téléphone et la secrétaire me demande son adresse : Dieulefit

« désolée monsieur, les médecins ne prennent pas les habitants de dieulefit »

Premier rendez-vouse 30 octobre et on est le 1 octobre

La secrétaire me propose de tenter un rendez-vous à dieulefit puis le 30 octobre.A cette date, elle nous inscrira auprès de ce médecin comme médecin référent.

« Pas disponible pour les nouveaux patients »

Gacon dieulefit le 16 octobre

Allan : disponibilité le 12 novembre

Sederon : le 10 octobre

Malataverne : 19 nov

Bref ne soyez surtout pas malades dans notre beau pays ! A dieulefit ???????

La médecine en galère

Ce n’est pas « l’État » qui supprime des postes, ce sont les décisions politiques de droite

Il y aura 1500 internes de moins l’an prochain. Le problème, ce n’est pas « l’État », mais les politiques comptables appliquées à l’hôpital, au système de soin en général, et aux revendications de certains médecins qui ont fait beaucoup de mal. Chers jeunes confrères et consœurs, je vous incite à ne pas vous tromper d’ennemis, et à regarder objectivement qui sont les responsables de vos difficultés. Battons-nous ensemble.

Il y aura 1500 internes de moins l’an prochain

Cela arrive au pire moment, et c’est une catastrophe. 

Mais j’ai souhaité répondre à qui comporte plusieurs « erreurs », comme mal nommer les responsables du désastre en les appelant « l’État », tandis que « la droite » serait plus adaptée.

Mon jeune confrère, auteur de ce fil, est très en colère contre cette réforme et honnêtement, comme tous les étudiants en médecine de France, il a de très bonnes raisons de l’être. Mais il se trompe d’ennemi en nous disant ça, soit par naïveté, soit par orientation idéologique.

Quand on parle de la démographie médicale catastrophique en France, il faut toujours rappeler qu’il s’agit d’une pénurie organisée de médecins, car nous n’en avons pas formé assez dans les années 1980 et 1990, à la demande d’une partie des médecins et des politiques de l’époque.

Il est très important de rappeler qui a pris ces décisions. . 

Merci à la frange la plus réactionnaire des médecins et aux politiques férus de rentabilité…

Venir nous dire « l’État », qui est souvent confondu avec le service public de l’enseignement supérieur ou de la santé, c’est au mieux très vague, au pire, assez malhonnête. Ce sont des droitards qui ont pris ces décisions. Ça serait bien qu’ils arrêtent de décider des trucs.

Donc maintenant, cette réforme. 

Elle est dans les tuyaux depuis longtemps (dix ans) soutenue par l’ANEMF (syndicat d’étudiants en médecine dont on se demande parfois quels intérêts ils défendent, mais passons…)

Et là, c’est l’occasion de rappeler un élément très important. 

Non, la suppression du numerus clausus d’Emmanuel Macron n’a pas permis d’augmenter drastiquement le nombre d’étudiants en médecine. Nous ne sommes pas assez nombreux pour soigner, donc également pas assez nombreux pour former.

Les réformes successives des études de médecine sont souvent un cauchemar à mettre en œuvre. Je le dis de l’intérieur, car à côté de mon activité libérale, j’ai une activité de formation des étudiants en médecine, plus spécifiquement des internes de médecine générale.

La réforme du concours de la sixième année est compliquée à mettre en œuvre, et beaucoup d’étudiants n’ont pas voulu être de la promo « crash test », car ce concours détermine leur spécialité, et c’est pas rien, pas rien du tout. Je les comprends. Beaucoup ont choisi de redoubler.

Une rapide explication sur les ECOS, cette nouvelle épreuve orale a pour but d’évaluer les savoirs « pratiques » de l’étudiant, aurait nécessité plus d’épreuves, plus longues, pour être plus juste, mais on ne dispose simplement pas assez d’enseignants pour le faire. C’est un vrai problème.

Ainsi, la majorité des étudiants qui manquent cette année présenteront le concours l’année suivante, et ça va se lisser. Mais en attendant, cette année, c’est le zbeul. Les recalés sur la note plancher représentent environ 20% des internes manquants et 3% du total.

Normalement, un hôpital devrait pouvoir tourner sans ses internes. Ce n’est pas le cas en France, les étudiants en médecine sont effectivement une main d’oeuvre pas chère et corvéable ; c’est une honte et le symptôme du sous investissement chronique dont souffre l’hôpital public.

Le problème n’est donc pas juste cette réforme en soi, qui est un symptôme et non une cause. Le problème n’est pas « l’État », mais les politiques comptables appliquées à l’hôpital, au système de soin en général, et aux revendications de certains médecins qui ont fait beaucoup de mal.

Les étudiants en médecine de France arrivent dans leur vie professionnelle au pire moment de la démographie médicale. Nous leur devons la meilleure formation, le respect, de bonnes rémunérations, de bonnes conditions de travail, et ce n’est pas le cas.

Je vous incite à ne pas vous tromper d’ennemis, et à regarder objectivement qui sont les responsables de vos difficultés. Nous devons arrêter de laisser ceux qui ont causé les problèmes nous proposer des « solutions » pour les résoudre.

Un système de soin public avec un investissement massif dans le soin et dans la formation des soignant·es est la seule garantie pour que vous puissiez bien soigner et être épanouis dans le métier qui, à mes yeux, est le plus beau du monde : celui de soignant. 

Battons-nous ensemble

Rencontres citoyennes 24 : EMPREINTES sur nos territoires

Ces personnes qui sont parties mais restent dans nos cœurs, ont marqué l’histoire et ont laissé une empreinte forte et inoubliable sur notre territoire de Dieulefit/Bourdeaux. 

Des enjeux politiques, sociaux, économiques, sont révélés par leurs recherches et leurs actions.
Nous avons décidé d’évoquer leurs parcours, leurs richesses, ces femmes d’exceptions mises à l‘honneur, les combats qu’ils et elles ont menés.

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Dans le film que nous vous présenterons, vous découvrirez les réels dangers de l’extrême droite au pouvoir et la richesse de la solidarité, des valeurs citoyennes partagées qui ont permis de sauver des milliers de juifs et de résistants.  

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Pause gourmande 16h30 /17h

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17h 19h Michèle Rivasi : ses combats

A travers 3 films, nous évoquerons les combats de Michèle Rivasi, femme d’exception : de Tchernobyl, au combat sur les enjeux de santé publique, à sa lutte contre les liens entre la présidente de l’Europe et les lobbys, elle nous montra la valeur et l’efficacité de l’investissement politique. Ce sont des combats qu’elle mena avec détermination et une grande sensibilité.

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19h à 20h Claude Delclaux et son merveilleux bazar

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Vous redécouvrirez Claude Delcaux et son bazar extraordinaire dans un film de Patrice Lecomte. Claude qui fit rêver tant d’enfants et tant d’adultes à la recherche de traces du passé. 

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20h Repas partagé ; 

Chacun apporte une tarte sucrée ou salée à offrir 

Le Collectif citoyen vous offre le punch et les boissons

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C’est le rôle du collectif citoyen que de faire perdurer cette mémoire et de leur rendre un hommage sincère.

C’est un parcours amical et fort en détermination que nous vous offrons :  inventer un futur en lien avec le passé est toujours constructif.

Nous comptons sur votre participation.


Marchons dans les pas qu’ils ont laissé pour nous indiquer le chemin !

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Dimanche 13 octobre : au foyer de la Halle

10h 12h30 Assemblée générale du collectif citoyen

En 23 ans de bons et loyaux services le collectif citoyen a laissé son empreinte.

Bilan et perspectives 

Les comptes

Les projets 

Les rêves pour réfléchir l’avenir ensemble

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20h Repas partagé ; 

Chacun apporte une tarte sucrée ou salée à offrir 

Le Collectif citoyen vous offre les boissons

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15 H Théâtre « Héroïnes »

Dieselle compagnie

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A la suite du spectacle que nous vous avons proposé en 2022 « vieille moi jamais » et qui a enthousiasmé la salle nous vous proposons de venir découvrir la suie « Héroïnes ».

Vieillir est toujours complexe. Dans notre société́, la vieillesse est une verrue qu’il faut cacher, jusqu’au jour où il n’y a plus rien à faire : on a beau tirer de partout, plâtrer les fissures et se tartiner de kilos de crème, le spectre menaçant de la vieillesse se met à ronger insidieusement la vie personnelle, professionnelle et sociale des femmes. Petit à petit elles sont frappées d’invisibilité́ jusque dans l’espace public. 

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Exposition dans la rue : les combattants de la Lance réalisée par l’ANACR

Il y a 80 ans une forte empreinte fut celle de ces jeunes combattants 

de la lance dont certains laissèrent leur vie pour sauver nos contrées et notre pays.  

Grand merci aux associations, élus, citoyens, commune et communauté de commune qui ont contribué à la réalisation de ces rencontres citoyennes centrées sur la MEMOIRE et l’EMPREINTE 

Élections 2024 : éléments d’analyse 

Des pistes pour comprendre

67 % contre 48 % en 2022 (qui était le score le plus bas de la 5eme répu- blique), mais encore inférieure de 13 points aux années 70 (81 %)
Les abstentionnistes sont plus jeunes et un peu plus pauvres (47 % de ceux qui gagnent moins de 1259€/mois) 50 % déclarent une sympathie partisane et on voit qu’ils sont plus nombreux à gauche qu’à droite. 

En 2024 par rapport à 2022 la droite gagne 7 millions de voix et la Gauche 2,5 millions : les abstentionnistes de 2022 qui ont voté en 2024 ont un comportement similaire à celui des votants…
L’abstention et les votes blancs et nuls représentent 41 % des électeurs potentiels, l’extrême droite 20 %, la Droite 6 %, les Macronistes 13 %, la gauche 17 %. 

À droite : 

Ø Les Macronistes sont passés de 32 % des surfrages en 2017 à 22 % en 2024, mais ils ont gagné +15 % en nombre de voix par rapport à 2022 et ils représentent encore près d’un quart des votants. 

Ø La droite classique perd aussi en pourcentage des exprimés, mais progresse de + 10 % en nombre de voix, passe de 64,67 % à 67,09 % des exprimés, la recomposition en faveur de l’extrême droite s’accélère. 

Ø Le NFP progresse de + 54,13 % en nombre de voix, par rapport à la NUPES de 2022 et gagne 2,40 % des exprimés, la Gauche hors NFP perd 36 % de ses voix, une partie étant désormais regroupée dans le NFP. 

Ø Le total Gauche progresse en voix (+34 %) mais perd en pourcentage des exprimés passant de 33,20 % à 31,49 % 

55 circonscriptions passent des macronistes à la gauche, 28 des macronistes à l’extrême droite, 17 de la gauche à l’extrême droite, 17 de la droite classique à l’extrême droite. 

Une grande partie des régions populaires qui avaient soutenu le Front Populaire en 1936 sont désormais acquises au RN 

  • Ø  L’extrême droite double son nombre de voix par rapport à 2022 atteignant 1/3 des votes exprimés contre 1⁄4 en 2022 
  • Ø  Le total droite progresse en voix (+ 46 %) et Le second tour et la répartition des sièges 

Les reports de voix entre les deux tours ont profité d’abord aux macronistes (22 % des votes mais 28 % des élus). Idem pour la droite classique qui avec 11 % des voix a 14 % des sièges, la gauche NFP passe de 28 % des votes à 31 % des élus. L’extrême droite est la grande perdante, passant de 34 % des voix à 25 % des sièges. 

En présence de l’extrême droite, la gauche s’est largement reportée sur des candidats de droite, à plus de 70 %. Les électeurs macronistes dans ce cas ont à 50 % voté à gauche. À l’inverse, les électeurs LR, ont fait majoritairement barrage à la gauche, 35 % préférant le RN, contre 25 à 30 % préférant la gauche.
Les RN ont été élus à 60 % face à la gauche mais à 22 % face à la droite ou des Marconistes, le RN gagne plus sûrement face à un candidat de gauche…

Selon l’âge : Les jeunes (moins de 25 ans) votent plus NFP, les plus âgés votent plus pour les Macronistes, le RN lui est assez stable selon les âges, mais bien plus présent chez les jeunes actifs et les jeunes retraités Jusqu’à 69 ans, et un peu moins chez les plus de 70 ans. 

Selon le lieu de vie : Le RN l’emporte dans les villes de moins de 10 000 habitants, dans les villes de plus de 200 000 habitants, il est battu de peu par le NFP. 

Selon le revenu et la catégorie socioprofessionnelle (CSP) : Le vote RN augmente quand la CSP diminue (57 % des voix des ouvriers, 44 % des employés et 21 % chez les cadres) et les personnes qui ont des fins de mois difficiles votent RN à 46 %. C’est dans la classe des travailleurs pauvres qu’on trouve la plus forte attraction du RN alors que 17 % de l’électorat NFP est constitué d’actifs qui ne travail- lent pas (étudiants, chômeurs…). 

Le vote macroniste est constitué aussi de diplômés, quoique dans une moindre mesure, mais ils sont plus aisés (25 % de l’électorat macroniste est aisé, le record au sein de la classe politique française). 


Le vote droite classique indique une préoccupation sur l’immigration à 37 % au même niveau que la dette publique.
Le vote Ensemble est un vote européiste, pro-guerre en Ukraine, mais marqué aussi par le sujet du pouvoir d’achat et par le souci de la santé, ce qui est un comble…

En 1988, 16 % des personnes ayant un diplôme inférieur au BAC votaient RN et en 2018 ce score était monté à 31 %. Puis, progressivement, le RN a évolué chez les diplômés au fur et à mesure que le niveau de diplôme moyen augmentait. Aujourd’hui, 5 ouvriers sur 10 « voteraient » RN, idem pour les employés à quelques unités près. 

  • Ø  Le mouvement ouvrier, depuis la fin des années 90, a enregistré peu de grandes victoires sociales et s’est même trouvé confronté à des reculs de plus en plus sérieux. La syndicalisation a reculé. La classe ouvrière s’est transformée en profondeur, elle est de moins en moins homogène, son importance et sa cohésion ont diminué avec les crises et avec le déclin de la grande industrie et de l’industrie tout court. 
  • Ø  Portées pendant des décennies par la dynamique des révolutions socialistes mondiales, les ouvriers et employés ne croient plus à la faisabilité d’un projet politique progressiste fédérateur autour d’eux. En même temps, depuis la chute du bloc soviétique, l’idée assénée d’une fin de l’histoire avec un capitalisme triomphant, n’a, pour eux, rien de reluisant. 
  • Ø  Ils ont fait les expériences répétées de la trahison libérale de la sociale démocratie et s’en sont progressivement détournés. Ce n’est pas fortuit, la percée électorale du ## date du « tournant de la rigueur » en 1983 qui a marqué la fin des espoirs suscités par la victoire de F. Mitterrand. Mais, curieusement, dans ces législatives, les sociaux-démocrates progressent et c’est le PCF, seul, qui perd des élus ! 
  • Ø  Le facteur 1er du vote RN est le rejet de l’immigré, mais dire que les électeurs du RN sont d’abord des racistes ou des xénophobes, c’est passer à côté d’une réalité bien plus complexe. Même si nous avons du mal à l’admettre, cela exprime une angoisse face à une situation économique qui se dégrade alors que le capital en crise utilise l’immigration et les délocalisations pour faire baisser les salaires et augmenter son profit. 
  • Ø  Viennent ensuite les questions de sécurité qui figurent en deuxième position pour une majorité d’électeurs d’extrême droite. Exacerbées ou non par des campagnes médiatiques concertées ces questions bien réelles ne doivent pas non plus être négligées ou méprisées. 

Mais, tout cela n’explique pas complètement ce vote « de classe » paradoxal en faveur d’une tradition politique d’une bourgeoisie nationaliste, fondamentalement antipopulaire, qui s’attaque aux acquis sociaux, au salaire, à la grève (tous les votes RN vont dans le même sens).
Alors par quel miracle le RN est-il devenu aujourd’hui pour les classes populaires la « meilleure » opposition au système ? 

La réponse est dans la crise du système qui est bien plus profonde et durable. Le capital a besoin d’accélérer la pression sur les salaires et les acquis sociaux et pour cela, il faut que les dominés consentent aux conditions de leur domination. 

Il a alors deux options, la première est de s’appuyer sur des partis de droite comme de gauche qui gouvernent loyalement dans son intérêt en s’asseyant sur la volonté populaire et qui se maintiennent au pouvoir en utilisant la menace fasciste (des politiciens de « gauche » en ont aussi usé !). Mais, lorsque ça devient impossible face à un peuple qui ne veut pas consentir, la tentation autoritaire est une option tout à fait possible pour lui. 

Dans tous les cas, il a besoin de faire progresser l’extrême droite en lui gagnant les consciences. 

Les rôles de l’éducation (notamment l’enseignement historique des « totalitarismes » de droite et de gauche qui efface les repères) comme des puissants médias, progressivement captés par des puissances d’argent, sont essentiels pour déconsidérer les expériences socialistes, les politiques progressistes et dédiaboliser le RN. Le discours faussement « social » de ce dernier fait le reste. 

C’est ainsi qu’on arrive à faire croire que les plus durs défenseurs du capital sont anti-système ! Nicole Grenier Mérico 

Poème : le petit lapin noir

Le petit lapin noir

II est tout malheureux, le petit lapin noir 

C’est clair, mon enfant ? Bonsoir ! 

Et on lui claque au nez la porte.
Il est jeune, il fait froid, qu’importe. 

Rien ne sert ici d’insister,
II faut patte blanche montrer.

Alors, le petit lapin noir,
Dans un extrême désespoir,
Mais n’ayant pas de carabine,
Va se noyer dans la farine.

Quel destin,
Dieu, quel destin, petit lapin !
Alors, toute la nuit, il attend,

Il a froid

Et le lendemain, au matin,
Quand on le trouve dans son beau manteau blanc 

Nous sommes le 25 juin 2025. 

Il est 7h du matin et Justine, jeune enseignante en histoire dans un collège de Clermont-Ferrand, se réveille. 

Mécaniquement, elle allume la radio et par réflexe elle cherche France Inter, France Culture ou France Info mais elle ne trouve que Cnews Inter, Cnews Culture et Cnews Info. 

Sur Cnews Inter, justement, un éditorialiste appelle à une manifestation devant le Conseil constitutionnel pour protester contre son refus d’entériner l’interdiction du voile et de la kippa dans l’espace public voulue par le gouvernement de Jordan Bardella. 

Puis, dans le journal de 7h, un journaliste qui suit l’armée russe semble se réjouir de voir les troupes de Poutine se rapprocher de Kyiv.  

Les autorités ukrainiennes se lamentent une fois de plus que la France et la Hongrie continuent de bloquer le paquet européen d’aide militaire et financière à la résistance. 

Le ministre des affaires étrangères Thierry Mariani appelle solennellement la Pologne et les Pays Baltes à ne pas soutenir Kyiv pour « ne pas ajouter la guerre à la guerre » . 

Une décision qui a été saluée par Jordan Bardella lors de sa première visite triomphale à la Maison Blanche en mars. 

Le Premier Ministre français a aussi levé les sanctions contre le pétrole et le gaz russe, comme il s’y était engagé. 

Ce cadeau à Poutine l’a aidé à financer massivement sa machine de guerre, plus puissante que jamais. 

À 7h30, Justine prend un petit déjeuner avec son mari, Léo. 

Il aurait dû être plus vigilant : le RN avait clairement annoncé ses intentions dans une loi constitutionnelle déposée en janvier 2024. 

Lui le franco-chilien dont les parents ont fui la dictature de Pinochet n’aurait jamais imaginé vivre cela. 

Lui l’amoureux de la France qui a accroché une photo géante de Badinter à l’Assemblée Nationale dans leur salon, on le soupçonne aujourd’hui de  « double allégeance »… 

À 8h, Justine emmène sa fille de 7 ans à l’école. 

Justine voudrait encore se battre, mais elle a fait tellement de manif pour rien l’année passée qu’elle commence à désespérer.  

À 9h, Justine prend les transports en commun pour se rendre à son collège. Dans la rue, on étouffe. Littéralement. Il fait 40 degrés.  

Une canicule historique s’abat sur la France, et ce ne sera pas la dernière. 

Le changement climatique s’accélère.   

À 9h30, dans la salle des professeurs, l’ingérence permanente de Marion Maréchal, la ministre de l’Éducation nationale, sur les programmes est sur toutes les lèvres.

Tous ses collègues, des professeurs d’économie à ceux de SVT, sont abasourdis par les nouvelles consignes qui tombent chaque jour.

La réécriture en cours de l’histoire de France est insupportable et Justine se demande combien de temps elle pourra continuer à enseigner sans avoir l’impression de se trahir. 

À l’heure du déjeuner, Justine entame une conversation avec son collègue Alioune. Il vient d’être papa pour la première fois, mais il est inquiet : son fils sera-t-il un jour français ? 

À cause de la suppression du droit du sol et du cauchemar juridique et administratif qui l’accompagne, chaque enfant doit désormais prouver sa filiation française par le sang. 

Il est 18h et Justine reçoit un message d’une amie : alors que le gouvernement organise depuis des mois la « chasse aux exilés et aux étrangers » dans le pays, toutes les subventions publiques de son association d’aide aux exilés ont été coupées. 

Elle doit fermer ses portes. 

Surtout celles qui œuvre pour la solidarité : retrait des financements publics à destination des associations hostiles aux principes du RN, dissolution d’association, réduction de la liberté d’association… 

Sur le chemin de retour du collège, Justine s’inquiète de la présence de plus en plus importante de sans-abris. 

Au contraire, loin des promesses de campagne, il a multiplié les cadeaux aux riches, aux grandes entreprises et aux possédants. 

Mais ce qui l’angoisse le plus, c’est que le nouveau quotidien qu’elle éprouve est de plus en plus difficile à raconter. 

Le matraquage des médias de Bolloré porte ses fruits et ses voisins la prennent pour une gauchiste enragée. 

Avec ses 300 députés, le RN engrange des millions de financements publics et est devenu le parti politique le plus puissant du pays. De loin. 

Dans le même temps, il a assuré sa mainmise sur le pouvoir avec le contrôle des services de renseignement et de la police. 

Cette perspective vous angoisse, vous aussi ? 

Libertés