Dans ce village, on vit tous en tiny houses

Dans ce village, on vit tous en tiny houses

Antoine, paysagiste et éducateur en sport santé, vit avec son fils et sa fille une semaine sur deux. Avec son chien Ghost, ils arpentent quotidiennement le village pour aider voisins et futurs résidents lors de leur installation.  – © Quentin Hulo / Reporterre

21 tiny houses ont été installées sur un ancien camping municipal du Morbihan. Dans ce village entièrement composé d’habitats légers, la solidarité et la bienveillance priment entre les habitants.

Grand-Champ (Morbihan), reportage

Il est 11 heures, en cette journée de novembre, quand le transporteur pénètre dans le village de tiny houses à Grand-Champ, pour installer la minimaison d’Emma, sur son emplacement de 200 m2. Cette assistante maternelle de 31 ans est inquiète : « J’ai l’impression que les chandelles [qui permettent de stabiliser la maison] ne sont pas de très bonne qualité. » Antoine, un habitant, la rassure. Paysagiste et éducateur en sport santé de 43 ans, il est venu l’aider à raccorder son logement en eau et en électricité. Il faut compter deux heures trente de travail, selon lui. « C’est l’entraide à fond », dit ce père de famille, qui a pris l’habitude de raccorder les habitats légers des nouveaux arrivants. 

Antonin est aussi venu donner un coup de main à sa nouvelle voisine. Emma a besoin de tuyaux pour son arrivée d’eau. « Pas besoin de tout lui faire acheter, on en a, nous », dit le jeune homme de 27 ans, commercial chez Peugeot. Il ajoute, avec humour : « On est content qu’elle arrive, elle nous cache du vis-à-vis. »

Depuis août dernier, vingt-et-une tiny houses ont été installées sur cet ancien camping municipal de 8 000 m2. Pour le moment, seules douze sont habitées. Porté par Yves Bleunven, l’ancien maire de Grand-Champ, désormais sénateur, le projet a été lancé en 2022 afin d’offrir une alternative au marché de l’immobilier. Dans la commune, les prix des logements ont augmenté de 30 %. « On n’arrive plus à loger nos actifs », dit Christian Travert, directeur du pôle aménagement.

21 tiny houses ont été installées sur cet ancien camping municipal. © Quentin Hulo / Reporterre

L’objectif : louer à un tarif abordable des emplacements à des propriétaires de tiny, et des minimaisons en logement social, via le bailleur, Morbihan Habitat. « On a eu beaucoup de demandes », dit le directeur. Mais le cahier des charges est strict. Seuls des actifs travaillant dans le bassin d’emploi, à moins de 100 kilomètres de Grand-Champ, peuvent prétendre à intégrer le village. « On ne voulait pas de retraités ni de résidence secondaire. » 

En l’espace de quatre mois, les propriétaires de la douzaine de tiny houses se sont presque tous installés. La plupart des résidents ont fait le choix de ce nouveau mode de vie pour des raisons économiques et de bien-vivre ensemble, tout en essayant de tendre vers un habitat plus autonome et écologique. Aujourd’hui une vingtaine, avec des enfants, ils seront bientôt plus d’une trentaine à cohabiter. 

« On a besoin de quelque chose, on demande »

Le soir, sur la terrasse de Laura, un apéro dégustation est improvisé. Cette maman d’une petite fille de 6 ans s’est séparée de son mari cet été. La trentenaire a rejoint le projet dans l’espoir de créer un cocon d’entraide : « Il y a un côté rassurant dans ce village avec sa proximité. On les voit par la fenêtre, on a besoin de quelque chose, on demande. Ça redonne foi en l’humanité. »

Cette responsable administrative agricole, qui travaille encore pour le compte de son ex-mari, cherche un nouvel emploi. À temps partiel pour le moment, avec un enfant à charge en garde alternée, elle n’a pas le profil pour acheter ou louer dans cette commune de 6 000 habitants. « Mon dossier ne passait pas. Ce n’était pas possible d’acheter un appartement neuf. Les prix commençaient à 170 000 euros », explique-t-elle. Elle n’envisage pas de quitter Grand-Champ. 

À l’intérieur, Laura prépare un chocolat chaud pour sa fille. Au-dessus d’elles, un filet relie leurs chambres. © Quentin Hulo / Reporterre

En parallèle de ses recherches, elle s’est intéressée au projet de tiny house. « Il n’y a pas de hasard. C’est un mode de vie qui me parle, j’ai vécu dix mois en van en Australie, raconte-t-elle. Et puis, j’ai une sensibilité environnementale qui évolue. Je tends à avancer vers plus de zéro déchet. J’ai des toilettes sèches comme la moitié des résidents. » 

Avec l’aide de sa famille, Laura a donc acheté son logement 46 000 euros, afin d’éviter de prendre un crédit à la consommation. Aujourd’hui, elle paye 150 euros par mois pour les frais d’occupation du terrain détenu par la mairie, et 30 euros pour les charges. Le bail est renouvelable tous les ans, pendant cinq ans.

Fierté des enfants 

Toujours sur la terrasse, Solenne, très joviale, est à l’initiative de la dégustation de bières. Elle est l’une des dernières à s’être installée dans le village et est soucieuse de bien s’intégrer. Cette ancienne coordinatrice d’assurance qualité en laboratoire pharmaceutique a décidé de changer de vie à 40 ans. Après son divorce en 2024, elle opéré une reconversion professionnelle et s’est associée pour ouvrir la Microbrasserie Horla à Grand-Champ. 

À la recherche d’un logement après sa séparation, elle a découvert le projet municipal. Une évidence pour elle : « J’adore le côté minimaliste des tiny. Je ne le suis pas du tout : j’accumule beaucoup. C’est un vrai défi d’en habiter une, dit-elle en riant. Mon style de vie avant était foncièrement différent. On avait une grosse voiture, du mobilier design… Je rêve d’avoir peu. » 

Solenne est l’une des dernières à s’être installée dans le village.© Quentin Hulo / Reporterre

Implantées dans un décor forestier, sa tiny et celles des autres sont relativement proches. « J’avais peur que cela soit une mauvaise chose, mais, en réalité, c’est super agréable. Si je m’étais retrouvée seule au milieu d’un champ, j’aurais eu peur. Ça me fait du bien d’être entourée de personnes agréables sans être envahissantes »

Dans le village, les enfants font aussi partie du quotidien. En tiny house et le plus souvent dehors, filles et garçons découvrent un terrain de jeu qui rassure leurs parents. « C’est génial de faire grandir des mômes ici », se réjouit Antoine. Séparé de sa conjointe depuis peu, le quadragénaire est père d’une petite fille de 18 mois et d’un adolescent de 15 ans, dont il a la garde une semaine sur deux. 

Laura a acheté sa tiny house 46 000 euros, pour éviter de prendre un crédit à la consommation. © Quentin Hulo / Reporterre

Très investi dans le collectif, il veut partager avec ses enfants ce nouveau mode de vie : « Je suis un papa hippocampe. J’adore les avoir avec moi. Mia veut tout le temps être dehors, voir des gens et leur sourire. Arthur est hyper content d’être au village. Il est fier de dire qu’il vit en tiny. »

Le paysagiste et éducateur en sport santé veut leur transmettre ses valeurs écologiques. Bricoleur expérimenté, il a acheté son logement d’occasion à Cholet et l’a tracté sans l’aide d’un transporteur jusqu’à Grand-Champ. « Ça ne servait à rien d’en faire construire un neuf, alors qu’il y en a plein sur Leboncoin », dit-il, sa petite fille chahutant dans ses bras sous l’œil attentif de Ghost, le chien de la famille. 

Cette vie en collectivité, Yann veut aussi la transmettre à son fils de 7 ans, Nathaël, même s’il avoue ne pas être « très écolo ». Après la mort de sa femme, il y a deux ans, ce cogérant d’une société de transports âgé de 49 ans a voulu radicalement changer de vie pour être plus présent pour son fils : « Je suis son seul repère. Avant, j’étais à 100 % dans le boulot. C’est terminé maintenant. »

Dans le village, Nathaël peut aussi compter sur Lola, la fille de Laura, avec qui il s’amuse régulièrement quand elle n’est pas chez son père. « J’espère qu’il y aura d’autres enfants de son âge », souhaite Yann, en faisant référence aux futurs arrivants.

Philippe et Audrey n’en sont pas à leur premier village de tiny houses. © Quentin Hulo / Reporterre

Bientôt de nouveaux voisins

Début 2025, de nouveaux locataires emménageront dans dix minimaisons gérées par Morbihan Habitat. Une nouvelle étape qui inquiète certains habitants : ces arrivants vont-ils choisir ce lieu par défaut ou par choix ?

Laurie, arrivée parmi les premières au village, avoue avoir « une petite crainte » quand il sera au complet. Cette chargée de mission biodéchets aspire à plus d’intimité au quotidien : « Il faut qu’on arrive à avoir la même idée du projet avec tout le monde. Mais on est aussi pressés de les rencontrer. De découvrir le parcours de chacun. » En attendant, les résidents doivent se constituer en association pour définir les règles permettant le bon fonctionnement et la bonne entente du groupe. 

Philippe et Audrey, qui n’en sont pas à leur premier village de tiny, sont confiants : « On vit comme des voisins dans un lotissement. Des problèmes de voisinage, ça peut arriver. Mais comme on est motivés par les mêmes choses, on sait se parler. L’idée, ce n’est pas de vivre en communauté. On vit côte à côte avec des valeurs communes. »

Antonin a vécu deux ans en camion au Canada avec sa compagne avant de revenir en France et de s’installer en tiny house.

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Les coopératives d’habitants, un modèle révolutionnaire qui peine à essaimer

Les coopératives d'habitants, un modèle révolutionnaire qui peine à essaimer

Créées officiellement il y a dix ans, les coopératives d’habitants peinent à se démocratiser en France. Les banques et les collectivités locales sont souvent réticentes à aider ces structures non spéculatives.

Villeurbanne (Rhône), reportage

Luttant contre les bourrasques, Grégory nous fait faire le tour du propriétaire. Ici, le potager collectif. Là, le « terrain d’aventure », que les enfants autogèrent. À l’intérieur, une salle commune tapissée de plannings et de petites annonces, quatre chambres d’amis mutualisées, une buanderie. Plus haut dans les étages, des coursives partagées « pour faciliter les interactions ». Pas de doute, le Village vertical de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, coche toutes les cases de l’habitat participatif.

Mais cet immeuble de quatorze logements, inauguré il y a dix ans, constitue une quasi-exception dans le monde du logement collectif : c’est une coopérative. Autrement dit, « les vingt-huit habitants participent à toutes les prises de décision, selon la règle une personne égale une voix », précise notre guide, qui a rejoint le projet en 2016. Surtout, les coopérateurs ne sont pas propriétaires de leur appartement, mais détiennent des parts au sein de la société.

Côté pile, leur redevance mensuelle — une sorte de loyer permettant de couvrir les charges et l’emprunt collectif — n’a quasiment pas augmenté en dix ans, tandis que le marché immobilier local s’envolait. Côté face : si un jour Grégory part, il récupérera ses parts sociales sans faire de plus-value. Telle est la règle — et l’objectif — de la coopérative d’habitants : créer du logement non spéculatif.

Brigitte, une habitante du Village vertical de Villeurbanne (Rhône) devant son immeuble. © Moran Kerinec / Reporterre

Un mode d’habitat révolutionnaire… mais pourtant méconnu. En 2024, la fédération Habicoop recensait 110 coopératives, dont seulement quarante-deux habitées — les autres étant en cours de conception ou de construction. « On est une niche, presque confidentielle, bien malgré nous », regrette Christiane Châteauvieux, administratrice de l’association.

Une loi peu suivie d’effets

En 2014, la loi Alur entendait stimuler ce modèle, en posant un cadre clair pour ces sociétés d’habitat participatif, permettant à des foyers de « mutualiser leurs ressources pour concevoir, réaliser et financer ensemble leur logement ». Dix ans après, force est de constater que le texte ne s’est pas traduit sur le terrain par un raz-de-marée coopératif.

Il n’y a pourtant pas de fatalité : en Suisse, le modèle cartonne. Le seul canton de Genève compte désormais 128 coopératives, qui regroupent 12 000 logements. Alors, pourquoi un tel blocage dans l’Hexagone ?

« Le logement n’est pas un patrimoine ni un bien lucratif »

« Clairement, notre plus gros ennemi, c’est la culture française de la propriété privée, soupire Christiane Châteauvieux. On a été biberonnés au rêve de la petite maison avec jardin, avec cette idée qu’on achète un premier logement, qu’on revend pour acheter plus grand. » La coopérative d’habitants s’inscrit ainsi en contre-pied de cette idéologie capitaliste.

« Il s’agit d’affirmer que le logement n’est pas un patrimoine, ni un bien lucratif, c’est un droit d’usage, dit Alia El Gaied, qui accompagne ces projets alternatifs avec l’Atelier des coopératives d’habitants. La valeur du logement n’est pas fixée par le marché, elle correspond juste à ce qu’on a mis pour le produire. »

Les parties communes des résidences d’habitat participatif peuvent servir à mettre en place un système d’échange entre habitants. © Moran Kerinec / Reporterre

Fournir des logements accessibles et durables en les déconnectant du marché de l’immobilier : le principe semble frappé au coin du bon sens. Mais « ça va tellement à l’encontre de la manière dont fonctionnent notre économie et notre société que ça ne peut pas se développer à grande vitesse », estime Alia El Gaied.

Prenez les banques, qui « fonctionnent autour de la spéculation, de la rentabilité économique, illustre-t-elle. On vient leur dire qu’on ne fera pas de bénéfices, qu’on vise juste de rester à l’équilibre… Beaucoup ne comprennent pas ». Même malentendu du côté des assurances, des entreprises du BTP ou des collectivités. « Tout ça crée une lourdeur et un frein énorme », résume l’experte.

L’indispensable soutien politique

Les groupes de motivés doivent ainsi surmonter de multiples obstacles, qui pourraient se résumer à l’équation suivante : construire des logements les plus durables et les moins chers possibles. « Quatre-vingts pourcents des coopérateurs relèvent des plafonds du logement social, souligne Christiane Châteauvieux, manière de dire que les usagers ne roulent pas sur l’or. Pour réduire le prix, il faut avoir accès à des terrains abordables, construire des bâtiments bien isolés, peu énergivores et avoir accès à des prêts bancaires de longue durée. » 

Un immense défi, que seul un soutien appuyé des collectivités peut permettre de relever. Christiane Châteauvieux faisait partie d’une coopérative grenobloise, qui a bataillé pendant des années pour obtenir un bail emphytéotique (de longue durée) sur un terrain de la ville. En vain. « On a compris, entre les lignes, que les élus craignaient un “tsunami” de coopératives s’ils nous soutenaient, raconte-t-elle, déçue. L’élu à l’habitat nous a aussi dit que « ce n’était pas leur projet » : en effet, c’était la municipalité précédente qui l’avait retenu. On a fini par jeter l’éponge. » 

Le niveau d’implication des habitants dans la vie des coopératives est l’un des principaux sujets de tension. © Moran Kerinec / Reporterre

À l’inverse, la plupart des projets qui parviennent à sortir de terre ont été aidés par des municipalités ou secondés par des bailleurs sociaux, comme ce fut le cas au Village vertical de Villeurbanne. « Sans soutien politique, on se retrouve en concurrence avec des promoteurs qui n’ont pas les mêmes leviers et arguments financiers que nous », dit Valérie Morel, fondatrice de Cap Habitat Coopératif, une entreprise qui accompagne habitants et collectivités. Dans l’agglomération lyonnaise, où elle travaille, elle a ainsi vu cinq projets fleurir depuis l’arrivée au pouvoir des écologistes à la mairie et à la métropole de Lyon en 2020.

« Ce n’est pas du national qu’on aura des grandes avancées, mais du local »

Obtenir des prêts sur cinquante ans, avoir un accès privilégié à des terrains abordables (via des baux emphytéotiques ou solidaires)… Autant de leviers qui auraient pu être instaurés par la loi Alur. Mais, faute de décrets d’application, « certains outils financiers, qui auraient facilité la vie des coopératives, n’ont pas été créés », déplore Valérie Morel. En clair : l’exécutif socialiste s’est arrêté au milieu du gué, laissant nombre d’initiatives le bec dans l’eau.

De fait, rares sont les groupes d’habitants qui correspondent aujourd’hui au cadre de la loi Alur — Habicoop regrette notamment que les habitants en coopérative ne puissent pas bénéficier des aides personnalisées au logement. « Pour les autres, on bricole, remarque l’administratrice d’Habicoop. On se rend bien compte que ce n’est pas du national qu’on aura des grandes avancées, mais du local ». Des militants de l’habitat coopératif ont d’ailleurs créé en 2024 la foncière Terres habitées, sur le modèle de Terre de liens pour l’agriculture, afin « d’acquérir et mettre à bail du foncier et/ou des biens immobiliers pour des coopératives d’habitant·e·s ».

« C’est une philosophie du début à la fin » 

Au Village vertical, dix ans après la fin du chantier, ces tracasseries financières paraissent lointaines. Chantier participatif au jardin, accueil de réfugiés ukrainiens dans une des chambres d’amis, entraide pour la garde des enfants, atelier de brassage collectif… Les valeurs de partage et de solidarité ont pris vie dans l’immeuble bioclimatique.

Grégory, un habitant du Village vertical de Villeurbanne (Rhône), devant le composteur commun. © Moran Kerinec / Reporterre

Pour Grégory, la principale difficulté reste « l’humain » : « Se mettre d’accord, apprendre à s’écouter, à se parler, ce n’est pas évident ». Le groupe a d’ailleurs engagé tout un travail autour de la médiation et de la gestion des conflits. Parmi les sujets récurrents de tension, le ménage et le niveau d’implication. « Être coopérateur, ça demande potentiellement beaucoup de temps, d’énergie, de réunions, détaille-t-il. Or, on ne peut pas toujours être à 100 %. » 

« Dans une société ultra-individualiste, parler et expérimenter la coopération, c’est un vrai enjeu, approuve Alia El Gaied. Ce n’est pas tous les jours simple. » Pour elle, la coopérative est ainsi « bien plus qu’un montage juridique » : « C’est une philosophie du début jusqu’à la fin. C’est l’idée de s’organiser ensemble pour créer les conditions de notre émancipation, dans une perspective de transformation sociale. »

Il est de retour.

Dans quelques semaines, Donald Trump se ré-installera à la Maison Blanche.

Un milliardaire, pour qui le réchauffement climatique est « un canular », sera à la tête de la plus grande puissance mondiale.

Dans une décennie cruciale pour l’écologie, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps.

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Après cet article

Entretien — Habitat et urbanismeChantiers collectifs, lieux de vie… « La crise donne un nouveau souffle à l’autoconstruction »

Précisions

Note de la journaliste : il y a quatre ans, j’ai rejoint avec mon compagnon et ma fille une coopérative d’habitants, près de Montpellier. Très vite, j’ai été interpellée par les nombreux obstacles que nous rencontrions et le manque de reconnaissance de ce type d’habitat, alors même que ce modèle est partout vanté comme vertueux, durable et exemplaire. D’où l’idée de creuser le sujet, à travers ce reportage.

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Territoire zéro chomeurs

Lettre aux élus et à la présidente du conseil départemental

A Madame la Présidente du conseil général

Madame la Présidente

Mmes et Mrs les élus 

Le Collectif Citoyen est une association qui lutte contre les injustices, les inégalités et nous considérons que la position du conseil départemental concernant territoire zéros chômeurs est inadmissible.
Aussi nous soutenons totalement les Maires du territoire et notamment le courrier qu’ils vous ont ensemble adressé.

Vous prenez prétexte d’une faute de frappe dont vos services sont à l‘origine pour abandonner un projet essentiel dans nos territoire dépourvus d’accès à l’emploi.

Surtout vous invoquez des difficultés financières liées à la politique désastreuse du gouvernent Barnier et faites le choix délibéré de vous attaquer prioritairement aux habitants les plus fragiles, ceux qui tentent de survivre, ceux qui ne mettront rien cette année au pied du sapin pour leurs enfants. 

Ce sont des citoyens qui, depuis 4 ans travaillent avec acharnement à construire un projet magnifique qui leur permettra de sortir du cycle infernal de la pauvreté et ce travail doit être respecté.

Nous vous demandons de sursoir à cette décision d’abandonner le projet territoire zéro chômeurspour lequel le département s’était engagé et de revenir à des choix dignes,  respectueux des engagements pris et des habitants.

Pour le collectif citoyen 

Le 4 décembre 2024

Madame Cuvellier présidente

Une image contenant texte, Police, croquis, blanc

Description générée automatiquement

Sanofi déménage avec un bilan très satisfaisant

Les médicaments, c’est précieux : il faut les garder en France.

La délocalisation du paracétamol et d’amoxicilline ont déjà créé des pénuries en France inutile d’y ajouter le doliprane.

Les médicaments sont au service des habitants et non des actionnaires. Sanofi a cédé son activité de médicaments sans ordonnances dont le Doliprane, supprimé ses usines, ses centres de recherche et surtout les emplois, (1 300 en France d’ici fin 2024, dont 331 emplois en recherche & développement, dont 288 sur le site de Vitry-sur-Seine) 
43 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2023 et 4,4 milliards d’euros de dividendes reversés à ses actionnaires. Ils devraient à minima rembourser les aides perçues !

Alors nationalisez et créez un pôle public de santé sous l’égide de la sécurité sociale. 

Une bonne idée non ?

Feu  : il faut aider les habitants

Les habitants qui habitent dans notre beau pays se trouvent confrontés à des difficultés.
Ils doivent débroussailler sur 50 mètres et se trouvent pour de nombreuses familles face de de grandes difficultés.

Soit ils font appel à des entreprises dont le prix est élevé ( De 5000 à 20 000 euros)

Soit il s’attellent seuls à ce travail par manque de budget, mais avec de grandes difficultés car cela suppose de la technique, du matériel, de l’énergie et de nombreux habitants sont âgés.

De plus il faut évacuer les déchets verts et parfois déchèterie sature et les refuse

Face à ces difficultés des habitants sont taxés : des avertissements, des amandes de 150 à 200 euros lesquelles pourront atteindre 1500 euros.

Propositions pour les habitants

Surseoir aux amandes et donner le temps de faire ce travail très lourd

Etudier des aides au débroussaillage pour les personnes fragilisées

Aider les habitants en déposant des containers dans le village, pour une période donnée, et inviter les habitants à y déposer les déchets verts

Solidarité : les habitants qui coupent des arbres et ont du bois disponible mais pas de chauffage au bois peuvent le donner aux personnes en difficulté qui ont du mal à se chauffer.

Propositions pour les élus du territoire

Réaliser une cartographie des points de prélèvement d’eau en cas d’incendie et augmenter ces points progressivement

Mettre en place des voies forestières accessibles pour créer une rupture entre l’habitat et la forêt afin de limiter la propagation des feux

Définir des responsables par quartier pour suivre les difficultés, apporter les aides nécessaires, les informations et en cas de feu l’aide à l’évacuation.

Santé : les nouvelles

 

La mairie et les professionnels de santé travaillent un projet de maison de santé pour 2027

Des habitants demandent que soit aussi étudié le rachat de l’actuel centre médical, plus accessible pour des personnes âgées non motorisées.

L’organisation d’une réunion publique sur ce sujet est urgente pour tenir les habitants informés d’un avenir qui les concerne plus que jamais

Augmentation prévue des dépenses de santé ce qui affectera une fois encore les plus fragiles.

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Cancer du sein : la France est devenue le 1er pays au monde en 2022. 

Prévisions 2022-2050 : de 14 700 à 20 100 décès (+37%) 

Il est urgent de s’attaquer aux causes environnementales. …………………………..

Territoire zéro chômeur : la galère

Pendant 4 ans la communauté, l’association interstice et ses partenaires éloignés de l’emploi se sont mobilisés pour construire un magnifique projet qui permet d’accompagner des personnes en grande difficulté (à cause de leur âge, de leur situation familiale ou aidant…) . Le but : les sortir de la privation durable d’emploi et de la boucle infernal du RSA. 

Le département qui soutenait ces initiatives prend aujourd’hui prétexte de la situation économique liée au gouvernement Barnier pour remettre en cause ce projet.

Il  faut imposer le respect des engagements !

La colère des élus locaux

La colère monte entre les élus locaux et le gouvernement.

La ministre du partenariat avec les territoires, Catherine Vautrin, est attendue par les élus qui se réunissent dans le cadre du congrès des maires : 5 milliards d’économie sont demandés par le gouvernement Barnier aux collectivités déjà exsangues.

Un maire du territoire témoigne : « il me manque déjà 100 000 euros pour boucler mon budget, je ne sais pas comment on va faire… »

D’autre s’expriment et jugent ce budget « inadmissible, incompréhensible, injuste et lourd de conséquence pour les territoires. »

Une colère transpartisane : 

Ce sont les maires qui lancent un cri d’alarme, et alertent la population sur l’effondrement des services publics, et les choix radicaux « C’est le risque de l’augmentation tarifaire, d’aides minorées pour les associations, des reports voire d’amputations de construction d’équipement publics, écoles, maison de santé, crèches, aire sportive… »

Et selon l’association des maires de France, AMF, « l’effort demandé se chiffrerait plutôt entre 10 et 11 milliards d’euros » en prenant en compte les charges, les nouvelles normes, et les crédits annulés. »

500 millions sont demandés aux territoires d’outre-mer en colère, qui vivent une situation sociale catastrophique.

Panique chez les élus de droite qui demandent à Barnier une réduction de l’enveloppe demandée aux collectivités de 5 milliards à 2 milliards.

« Cela reste flou et quand c’est flou, il y a un loup » dit le vice-président de l’AMF

Aide à l’innovation

Il existe sur le territoire une structure de financement Européen pour accompagner les projets innovantsdans différents domaines : habitat, solidarité, tourisme, économie, transitions environnementales et sociales, innovations économiques, redynamiser les centres bourg, mobilité durable, promotions et valorisation du territoire, conforter les savoirs faire artisanaux et artistes locaux, économie sociale et solidaire…

Sur le territoire, le Collectif Citoyen, qui est membre de la commission territoriale, peut vous faire découvrir les différentes orientations et vous aider à construire un dossier cohérent.

Vous pouvez aussi contacter directement l’animatrice du projet, Aurélie Griffon, qui vous présentera :

  • – les dépenses éligibles. 
  • –  Les planchers et plafonds de dépenses. 
  • –  Les taux d’intervention.
  • –  Les bénéficiaires éligibles. 
  • –  La grille de sélection 

Contact@collectifcitoyen.org

 agriffon@baronnies-provencales.fr