Nous sommes tellement tristes d’avoir perdu cette belle personne qui faisait le bonheur de nos enfants et des grands qui aimaient tant farfouiller pour dénicher le jouet ou l’objet insolite dont ils rêvaient.
Lors des rencontres citoyennes d’octobre nous lui rendrons hommage.
« J’aime juste ceux qui tuent du bougnoule » : les propos innommables d’un militant RN protégé par son parti
Un néonazi protégé par son parti ? Les bras vous en tombent ? Eh oui, pas tant que cela en réalité. Jayson P, de son nom. Sans pseudo, ni avatar. Jusqu’à la publication des révélations de Streetpress, son compte Twitter rempli de haine est toujours actif. « J’aime juste ceux qui tuent du bougnoule », lâche-t-il le 26 janvier.« Oui ils sont à abattre », écrit Jayson P, répondant au bas d’un tweet indiquant « L’arabe, le noir, le musulman sont ils des bêtes à abattre en France ? ».
« Pour rappel, un français, c’est un blanc », écrit encore ce militant lepéniste le 10 avril sur son compte.
De la haine à l’état pur. Un racisme des plus violents, que les militants des droits de l’homme dénoncent en vain !___________________________________________________________________________
A gaza s’affrontent deux gouvernements terroristes
Le Hamas qui tua délibérément un millier de citoyens israélites et le gouvernement de Natanyaou qui tue délibérément 30000 palestiniens.
Les populations sont prises en otage entre ces deux pouvoirs qui refusent toute négociation. Aujourd’hui les habitant de RAFAH sont sommés de se déplacer pour que les bombardements continuent à détruire leurs habitations, et à tuer leurs enfants sans aucun remord.
PAIX PAIX PAIX PAIX PAIX PAIX PAIX
Un enfant palestinien a le droit de VIVRE comme un enfant israélien, et l’indifférence de nos concitoyens pour ces populations en souffrance nous indigne
Guillaume Meurice déchaîne les passions pour une mauvaise blague !
La solidarité s’organise : 32000 signatures à ce jour !
Le 28 avril 2024, Guillaume Meurice a été suspendu de France Inter après avoir réitéré une blague controversée sur Benyamin Netanyahou.
Une pétition circule
« Nous, citoyens et citoyennes de France, signons cette pétition pour exprimer notre soutien à l’humoriste Guillaume Meurice, qui fait l’objet depuis plusieurs jours d’une campagne de dénigrement médiatique insoutenable et de menaces de mort sur les réseaux sociaux pour avoir dit lors d’une de ses chroniques sur France Inter à l’approche d’Halloween: « Alors en ce moment, il y a le déguisement Nétanyahou, qui marche pas mal pour faire peur. Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi, mais sans prépuce. »
Nous considérons que l’humour est une forme d’expression artistique qui doit être protégée et respectée, dans le cadre du respect des lois et des droits fondamentaux.
Ensemble, défendons la liberté d’expression chaque jour menacée par les extrémistes de tout bord et restons vigilants face aux abus de pouvoir.
Bernard Arnaud : Le PDG du numéro un du luxe détenteur de la troisième fortune mondiale avec 131 milliards d’eurosLVMH est actionnaire, via son groupe du quotidien économique Les Echos, du Parisien et de Radio Classique.
Famille Bettencourt et Ken FisherLa famille Bettencourt, à la tête de L’Oréal, s’est associée, à la création de L’Opinion, fondé en 2013 par l’ex-PDG du groupe Les Echos Nicolas Beytout. Le quotidien « libéral, européen et pro-business » compte parmi ses autres actionnaires le milliardaire américain spécialiste de l’investissement Ken Fisher.
François Pinault, opinion et GothaAutre grand nom du luxe avec son groupe Kering, François Pinault, dont la fortune s’élève à 37 milliards d’euros, détient au travers de sa holding personnelle Artemis, l’hebdomadaire de droite Le Point. Il fait également partie du consortium propriétaire de Point de vue, le magazine des têtes couronnées.
Xavier NielXavier Niel, patron de Free, est entré en 2010 au capital du groupe Le Monde (comprenant aussi Télérama, La Vie, Courrier international) Il rachète en 2014 l’hebdomadaire l’Obs , Nice-Matin, France-Antilles) et prises de participations minoritaires (Les Jours, La Provence, Mediapart).
La famille Dassault, fidèle au FigaroDepuis 2004, la famille Dassault, dont la fortune est estimée à plus de 20 milliards d’euros, est propriétaire du groupe Le Figaro, propriétaire du quotidien de droite et de ses magazines.Le Figaro détient également les médias en ligneWansquare et La lettre de l’Expansion, spécialisés dans l’information économique et financière.
Patrick DrahiL’entrepreneur à la triple nationalité (française, israélienne et portugaise), qui pèse 10 milliards d’euros Propriétaire du groupe Altice, est entré dans l’information en 2014 avec le rachat du quotidien de gauche Libération qu’il a renfloué.Un an plus tard, il se constitue un empire médiatique en acquérant le groupe NextRadioTV (devenu Altice Media), propriétaire de BFMTV et RMC, en plus d’autres titres de presse, dont l’hebdomadaire L’Express.
Vincent BolloréL’homme d’affaires Vincent Bolloré, à la tête d’un groupe diversifié dans les technologies et la logistique et propriétaire du quotidien gratuit CNews, s’intéresse aux médias dès les années 2000.propriétaire du groupe Canal+ dont il prend le contrôle. C’est avec Vivendi qu’il part en 2020 à la conquête du groupe Lagardère (Europe 1, JDD, Paris-Match, Hachette) dont il prévoit la prise de contrôle intégrale en février. En mai 2021, il est devenu propriétaire de Prisma Media (Femme actuelle, Géo, Gala, Capital), premier groupe de magazines en France.
BouyguesLe groupe Bouygues, né du BTP, est entré dans la télévision en 1987 en rachetant TF1 lors de sa privatisation, puis s’est diversifié dans les télécoms. Il a fait de TF1 la première chaîne française en termes d’audiences. Le groupe TF1, qui comprend désormais neuf chaînes (TMC, TFX, LCI…), une filiale de production et un pôle d’activités numériques, a annoncé en 2021 un projet de rapprochement avec M6/RTL
Le collectif citoyen n’a pas ménagé ses efforts pour alerter la population et les élus.
Rencontres citoyennes, journaux ont suscité peu d’intérêt.
Face à la situation, le Collectif citoyen a demandé une audience au maire qui a présenté le plan d’action de la mairie
La catastrophe annoncée est arrivée : offre de soins réduite
M. Le maire dit ne pas avoir prévu suffisamment tôt ce problème dans le plan d’action lors de la campagne électorale.
3 médecins en retraite, dont deux travailleront à temps partiel
Actuellement 2 médecins à plein temps et surbookés
Licenciement de Corinne la secrétaire liée au départ de médecins (traite les RDV, les dossiers, le labo…) très importante pour les médecins et les habitants
Actuellement RDV on s’inscrit sur une liste – 3 heures d’attente parfois et de vraies difficultés pour les personnes âgées ou sans voiture qui peuvent pas se déplacer – peu de possibilité d’être suivi : la pharmacie invite les personnes qui ont une pathologie à suivre à anticiper et à se faire prescrire les ordonnances car cet été sera redoutable.
Des solutions mises en place par la mairie
Informer les habitants du travail entrepris par la mairie : nous avons demandé plus d’information sur ce sujet qui affecte tous les habitants. Une réunion publique est prévue
Créer une commission santé
Une commission travaille avec les acteurs de la santé, et étudie le sujet de la maison de santé. La mairie a rencontré la maison de santé de Cléon d’Andran (7 médecins et 2 gynécologue) pour construire son projet
Notre demande : une commission santé qui regroupe les habitants et les présidents d’association qui sont dans le lien social serait indispensable, car les utilisateurs ont besoin d’information et peuvent apporter au débat
Actions mises en place par mairie
Réembaucher Corinne :
Le Maire a conscience que ce service est essentiel – Il étudie dès son retour de congé son réemploi à mi-temps ou à temps partiel selon son souhait
Cabinet médical actuel : pas de place
Le cabinet actuel peut permettre un accueil d’un médecin dans le seul lieu disponible en juillet, les médecins à temps partiel gardant leur cabinet.
Maisons de santé 2027
2 études sont mises en place pour la construction
Les soignants se sont organisés en association
Convention : la mairie cherche médecins pour valider le projet : pour réaliser une maison de santé, il faut la signature de deux médecins non retraités. Or à ce jour il n’y a qu’un médecin volontaire actuellement en poste, pour signer la convention !
Financements : les financements sont possibles et l’espoir d’une mise chantier en 2026 avec une ouverture en 2027 sont envisagés
Appel aux médecins
La mairie a réalisé une banderole prochainement disponible
La mairie a rédigé une annonce dans le quotidien des médecins
La mairie sera présente au salon des jeunes médecins pour présenter le projet : les avantages d’une installation à Dieulefit : qualité de vie, zone d’intervention prioritaire associée à des aides conséquentes, un projet cohérent de santé avec les différents partenaires…
Un livret de 4 pages est réalisé sur ces thèmes pour inviter les médecins à rejoindre notre beau territoire
La mairie va mandater un bureau de recrutement pour médecins (De 10 000 ou 20 000 euros selon les garanties)
Nous sommes dans l’attente de la prochaine réunion sur l’avancée de ce projet.
Solutions nationales : quelques chiffres pour bien comprendre la situation
Il faut 10 ans pour former des médecins
Mis en place en 1972, le recrutement de médecins est passé de 8500/an à 5000/an entre 1985 et 2005 et il est descendu à moins de 4000 médecins /an entre 1992 et 2002, et ce malgré le vieillissement de la population.
En 50 ans on a formé en moyenne par an 20% de médecins en moins qu’en 1972, soit sur la période un déficit de 70 000 médecins.
En 2021, sont en activité 214 500 médecins dont 94 500 généralistes (44 % de l’ensemble) et 120 000 spécialistes (56 % de l’ensemble)
Le nombre de généralistes continue à diminuer nettement depuis 2012 (- 5,6 %) et la densité encore plus (-8,4%), elle est passée de 153 à 140 pour 100 000 habitants en 2021.
65% des généralistes et 48 % des spécialistes sont en libéral,
La situation dans la Drôme : les Généralistes
391 généralistes libéraux, une densité inférieure de 25% à la moyenne nationale
Baisse de 6 % entre 2010 et 2020 et de 3,1 % entre 2019 et 2020.
Age moyen proche de la moyenne nationale, avec une pyramide des âges défavorable : 57% ont plus de 50 ans, 38% 60 ans et plus, et 16% 65 ans et plus
Conséquence : 51% de la population de la Drôme est soumise à un risque de désert médicale
La Drôme fait partie des rares départements qui ont des communes dont la population est située à plus de 20 minutes d’un médecin généraliste (0,5% de la population du département)
Ces médecins sont regroupés dans 7 des 47 communes du canton, donc pour 85% des communes, les habitants doivent se déplacer dans une autre commune pour consulter un généraliste.
Pourtant le collectif citoyen n’a pas ménagé ses efforts pour alerter la population et les élus. En 2022 nous avons organisé les rencontres citoyennes sur la santé et les enjeux dangereux qui se profilent, diffusé un journal très riche sur la disparition progressive des services de soin en milieu rural, et alerté largement élus et citoyens sur la situation de Dieulefit.
Peu de participants, un seul élu : la santé ne semblait pas intéresser outre mesure.
Aujourd‘hui nous sommes face à la réalité, mais un peu trop tard :
Départ en retraite des médecins : 3 médecins en retraite et deux qui devraient prétendre prochainement à la retraite
Licenciement de la secrétaire : deux docteurs ne peuvent pas assumer seuls les charges de secrétariat.
Alors comment s’en sort-on avec deux médecins surbookés ?
D’abord plus de prise de rendez-vous. La secrétaire était très importante dans la globalité des soins : dépouillement des courriers reçus des labos, gestion des analyses médicales, lien avec différents spécialistes pour les recherches de rendez-vous, et surtout organisation des rendez -vous quotidiens.
Désormais, pour obtenir une consultation, il faut se présenter au cabinet médical, s’inscrire sur une liste de RDV possibles tous les quarts d’heure et quelquefois revenir le lendemain si la liste est complète. Le nombre de patients dans la salle d’attente est du jamais vu ! Temps d’attente proche de 3 heures certains jours, notamment le samedi matin !
Alors on fait quoi ?
Embaucher la secrétaire
1 Nous proposons à la mairie de Dieulefit de réaliser l’embauche de la secrétaire et la mettre à disposition du cabinet médical, car elle est essentielle pour les habitants. 5 postes sont créés à la mairie de Dieulefit (environnement, animation, technicien, patrimoine et bibliothèque, urbanisme). Un poste dédié au soin, à l’accueil est nécessaire. De toute façon, dans le cadre de la maison de santé à venir, l’embauche par la mairie d’une secrétaire s’imposera, autant anticiper. C’est un enjeu de sécurité sanitaire, car la population de Dieulefit est âgée.
2 L’appel aux médecins
Le collectif citoyen a fait réaliser une banderole : on fait ce qu’on peut !
« A Dieulefit, il fait bon vivre. Recherchons médecins enurgence » collectif citoyen
La mairie doit organiser une campagne attractive en direction des médecins et des jeunes sortant des facs de médecine et se préoccuper de l’embauche de leur compagne : de nombreux médecins refusent le milieu rural ne trouvant pas de place pour leur épouse.
3 Maison de santé en 2027
Nous ne sommes pas tenus au courant du devenir de la maison médicale actuelle qui peut être dans l’immédiat un espace santé très convenable, et fonctionner immédiatement si un médecin se présente. Cette solution est-elle explorée ?
La maison de santé prévue pour 2027, fait l’objet de négociation avec les professionnels de santé. Si d’aventure on trouve le budget nécessaire pour une construction, compte tenu des difficultés financières actuelles, il faut néanmoins se mobiliser pour trouver des solutions immédiates. L’option de création d’un centre de santé avec des médecins salariés doit également être explorée.
Nous demandons aux élus de se mobiliser pour trouver des solutions : c’est urgent !
Les riches, qui continuent de s’enrichir, polluent d’autant plus que leur patrimoine financier est important, et les politiques du gouvernement français les favorisent au détriment du reste de la population. Tel est le constat limpide énoncé par l’économiste Lucas Chancel qui défend un fort investissement public financé par l’impôt progressif pour renverser cette tendance et soutenir la transition écologique.
Lucas Chancel est docteur en économie, spécialiste des inégalités et de la transition écologique. Ses travaux portent sur la mesure des inégalités économiques, leur interaction avec le développement durable et la mise en œuvre de politiques publiques sociales et environnementales. Il est codirecteur du Laboratoire sur les inégalités mondiales et professeur affilié à Sciences Po.
Reporterre — En 2015, votre équipe avait établi le lien entre les niveaux de richesse dans le monde et les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre. Depuis, les riches sont-ils devenus moins émetteurs ?
Lucas Chancel — Les riches sont devenus plus riches, on le voit clairement dans les études sur le patrimoine. On avait encore du mal à prendre en compte en 2015 le contenu carbone du patrimoine financier et non-financier. On commence tout juste à l’intégrer dans nos analyses. Les flux de dividendes, ce sont les revenus du capital. Le volume de carbone est globalement associé à ces flux du revenu. Et donc les très, très riches, les milliardaires, ont vu croître leurs émissions en liaison avec leurs actifs financiers.
On peut considérer les choses autrement : on reste souvent dans une logique où l’on mesure le carbone du consommateur, ce qui va nous enfermer dans des politiques de « taxe carbone sur les consommateurs » en oubliant qu’il y a des gens qui font des choix d’investissement dans des entreprises, par exemple d’investir à 80 % dans les énergies fossiles, tels les actionnaires de Total. Ces gens sont coresponsables des émissions faites ensuite par des consommateurs qui vont utiliser du pétrole. Il faut donc relativiser le rôle du consommateur par rapport à celui, très important, de l’investisseur capitaliste.
Cela veut-il dire que si l’on veut réduire les émissions, il faudrait viser le capital ?
Ce qui est clair, c’est qu’il faut aller vers plus de propriété collective du capital. Depuis 1970, le stock de capital privé est passé d’environ 400 à 500 % du PIB à environ 700-800 %. Dans le même temps, le stock de capital du patrimoine public est passé d’environ 80 % du revenu national à 0 %. On a vendu les autoroutes, on a vendu plein d’entreprises publiques, et en plus on a fait de la dette publique détenue par le secteur privé.
Tout ceci s’est passé dans un contexte où le marché se plante royalement depuis 150 ans sur la question climatique. Les États aussi, mais aujourd’hui, ils en sont davantage conscients, et ils ont davantage les moyens d’investir vite. Donc, il faut plus de propriété collective publique de ce capital pour investir vite dans les bons secteurs. Et cela ne peut se faire qu’en taxant davantage, en redistribuant davantage, afin de recréer de la richesse publique.
Comment faire, concrètement ?
Déjà, il n’est pas normal qu’on n’ait aucune information publique sur le contenu carbone des actifs. Les banques nous racontent n’importe quoi en vendant des livrets « développement durable » dans lesquelles il y a des actions Total, par exemple. Il suffit qu’une boîte dise, « Voilà j’ai un plan un peu vert », et on va appeler cela « finance durable ». Il faudrait un observatoire du contenu carbone du capital, ce qui permettra de savoir dans quoi on investit.
Ensuite, il faut utiliser cette information pour fiscaliser le patrimoine. Cela veut dire le retour de l’impôt sur la fortune, mais avec un malus quand le patrimoine est investi sur du carbone. D’une part cela va dissuader d’investir sur du carbone, et d’autre part cela va permettre de recréer un patrimoine collectif de la transition écologique avec des secteurs nouveaux qui pourront être pris en charge en partie par la puissance publique. Donc, voilà les deux outils pour commencer : plus d’information, plus de fiscalité.
Le troisième volet concerne les inégalités. Les inégalités sont très fortes, elles augmentent, et il risque d’y en avoir encore plus selon les secteurs où va se développer cette transition. Il faut anticiper où la richesse de demain va se créer. Or l’acteur public est maître du jeu — on l’a oublié depuis quarante ans ! C’est lui qui décide si telle ou telle licence peut être octroyée à telle ou telle entreprise, si tel ou tel secteur a droit ou pas de commercer sur tel ou tel territoire. Aujourd’hui on sait que les seuls secteurs où il faut créer de la richesse sont ceux du bien-être et de la réduction des inégalités — service public, santé, éducation, culture —, et ceux de la transition écologiste.
La crise du Covid-19 a-t-elle modifié la donne ?
Le changement de trajectoire n’est pas clair. Sur les marchés financiers, on observe une poursuite de la croissance des très hauts patrimoines. Les plans de relance n’ont pas fait bifurquer l’économie. On a balancé 100 milliards sans aucune contrepartie écologique et sociale. Tout un pan de l’économie de la culture et des services s’effondre sous nos yeux. Une partie des commerces vont déposer le bilan — et pourraient être rachetés par les entreprises qui se sont enrichies pendant la pandémie.
« Le gouvernement n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu. »
Le choix de développer un capitalisme numérique en assumant qu’il y ait une crise écologique et une inégalité croissante n’est-il pas délibéré ?
La situation est effectivement perçue comme une fatalité : il y aurait toujours un quart à la moitié de la population paupérisée, et qui travaillera au service de l’autre partie. Les partis politiques n’auraient qu’à se préoccuper des mieux portants, en essayant de maintenir les pauvres à un niveau supportable. Sur le climat, je me demande s’il n’y a pas un déficit de compréhension de ce qui est en train de se passer et si tout le monde a bien conscience des cataclysmes qui s’enclenchent. Mais en tout cas, on peut dire clairement que le gouvernement n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Il n’a pas appris des erreurs des trois premières années du quinquennat.
Que disaient les Gilets jaunes ? « Pas d’écologie sans justice sociale ni sans justice fiscale ! » Et quelle a été la mesure issue de la Convention citoyenne pour le climat qu’a d’abord retoquée le Président ? La taxe de 4 % sur les dividendes avec un taux progressif pour financer la transition. Cela montre qu’il y a une logique consistant à dire qu’il n’y a pas besoin de justice sociale pour mettre en place une transition écologique.
Pourrait-on résumer cela en disant que Macron représente le parti du capital ?
Le gouvernement fait des choix qui favorisent ceux qui ont du patrimoine et défavorisent ceux qui n’ont comme patrimoine que le service public, qui est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. La santé et l’éducation font les frais des politiques de réduction de l’impôt sur les plus aisés.
Ceux qui ont du patrimoine sont-ils les capitalistes ?
Oui.
Donc, dire que le gouvernement favorise ceux qui ont du patrimoine n’est-il pas une façon de dire que le gouvernement favorise les capitalistes ?
Oui sauf que ces termes vont braquer les gens, ou plutôt, ils vont moins comprendre ce que cela veut dire, pensant tout de suite : « Bon, mais ça, c’est une pensée marxiste. Passez votre chemin, ce n’est pas pour moi. »Effectivement ceux qui ont du patrimoine sont des capitalistes. Le gouvernement favorise ceux qui ont du patrimoine et favorise par conséquent les capitalistes. Mais je préfère mettre l’accent quand même sur des mots qui peuvent être employés…
…sans crisper.
Oui. Le problème que je vois là-dedans est que les capitalistes sont associés dans l’imaginaire collectif à des gens avec des gros ventres, des chapeaux et des cigares ! Mais aujourd’hui, les capitalistes sont surtout les 10 % du haut de l’échelle des revenus et des patrimoines. Il est important de faire que les gens se rendent compte qui sont ces personnes possédant des actions des entreprises françaises comme L’Oréal, Thalès, etc. Ou de l’immobilier qui va être investi sur des marchés afin d’obtenir des rentes. Les capitalistes, ce sont ceux qui ont du patrimoine.
Vous avez écrit que la loi Climat fait payer la transition aux plus modestes. En quoi ?
Elle fait payer à la fois la transition et l’absence de transition. L’absence de transition pèse davantage sur les plus modestes, qui sont davantage affectés par les changements climatiques en cours et à venir. Et par ailleurs, en refusant tout débat sur la fiscalité et sur comment on finance cette transition écologique, on en revient à ne pas faire contribuer à leur juste part ceux qui polluent beaucoup et qui ont des fortes croissances de leurs revenus et de leur patrimoine. Et donc, on fait surfinancer la transition par les classes moyennes et par les classes populaires.
Que faudrait-il faire ?
Investir beaucoup plus. Selon l’Institut pour l’économie du climat, 135 milliards supplémentaires sur la transition écologique d’ici à 2030. Le plan de relance a mis sur la table 30 milliards sur neuf ans : on est très loin du compte. Pour trouver les 100 milliards qui manquent, il faut des impôts progressifs. On pourrait dire : on s’endette à taux zéro. Mais au final, on devra soit rembourser la dette, soit l’annuler. Si on l’annule, qui payera ? Ceux qui ont les titres de dette, ceux qui ont du patrimoine. Et si on la rembourse, on la rembourse par l’impôt. En fait, derrière chaque émission de dette, il y a la question de la distribution. Il me semble qu’il serait beaucoup plus transparent de se reposer sur la fiscalité pour financer ces investissements.
« Un impôt qui fait payer à chacun sa juste part, selon ses moyens. »
Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
Un impôt qui fait payer à chacun sa juste part selon ses moyens, dans la logique de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, préambule de la Constitution française : la contribution commune « doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés ». Votre taux d’impôt sera plus élevé si vous gagnez un million d’euros que si vous en gagnez mille.
Le niveau d’endettement public atteint des sommets quasiment historiques. Est-ce une menace pour l’activité économique des prochaines années ou pour l’équilibre social ?
Ce qui serait une menace grave, c’est d’utiliser l’argument de la dette pour couper dans la dépense publique. C’est l’inverse dont on a besoin aujourd’hui. Pour que notre société ne se délite pas, on a besoin de plus de services publics, de plus d’investissements publics, parce que le marché depuis quarante ans n’a pas été capable de gérer les problèmes du climat et de la santé.
Cette dette, on ne peut pas demander aux classes populaires et aux classes moyennes, aux jeunes d’aujourd’hui qui sont sacrifiés durant la pandémie, qui perdent deux ans de vie sociale, deux ans d’éducation normale, qui vont arriver sur un marché du travail extrêmement compliqué, on ne peut pas leur demander de rembourser la dette.
Depuis 19 ans Mariette Cuvellier anime le Collectif Citoyen du pays de Dieulefit. Elle a fait une pose pour consigner ses impressions dans un livre qui est actuellement diffusé et que vous trouverez dès que possible dans les librairies locales ou sur Internet.
Ces amis,
Je vous écris ce livre, pensé comme un long courrier qui vous est adressé, car j’aime par-dessus tout dialoguer avec mes concitoyens, partageant avec eux ma passion de l’égalité, du partage, de la solidarité, et mes rêves d’un monde meilleur à offrir à nos enfants.
Ne soyez pas inquiets, je n’ai pas la prétention de vous dire ce qu’il faut penser, je laisse cette tâche aux maîtres à penser qui nous décrivent le monde à longueur de communiqués et d’antenne. Je souhaite seulement livrer le regard d’une citoyenne ordinaire, grand-mère et fière de l’être, sur notre démocratie bien malmenée par les « premiers de cordée » auxquels nous avons confié la lourde responsabilité de construire ce monde.
Nous étions nombreux à imaginer un autre monde ! Nous le désirions égalitaire, avec une place pour tous, un logement digne et la fin des morts de froid dans notre pays développé. Nous espérions que les gouvernants sauraient entendre les cris des habitants en « gilets jaunes » qui nous ont raconté, dans le froid des ronds-points, l’angoisse de fins de mois difficiles et leur désir de vivre dignement. Nous attendions des mesures de corrections fortes plutôt que des ricanements cyniques à l’encontre de ceux qui galèrent et regardent les plus aisés s’enrichir d’année en année au point de posséder beaucoup plus qu’ils ont de besoins. Nous voulions que tous les enfants aient les mêmes chances d’obtenir une place honorable, et l’ascenseur social s’est grippé sans qu’on trouve les lubrifiants nécessaires pour le remettre en marche : les meilleures places sont réservées à ceux qui n’ont connu ni les difficultés quotidiennes, ni les parents au chômage, ni la misère.
Surtout, nous voulions laisser à nos enfants une planète propre, une terre respectée qu’on ne gave pas de CO2 et sur laquelle ils pourront vivre, respirer, sans regarder fondre les glaciers ni brûler les forêts qui les protègent.
Je suis inquiète et je voulais vous faire partager mes inquiétudes qui furent le moteur d’un investissement citoyen qui commença en 1968 et n’eut pas de fin à ce jour.
Aussi, je vous invite à découvrir ces projets que nous avons construits à plusieurs mains sans attendre que nos édiles mettent l’ouvrage sur l’établi :
Nos actions pour une école de la réussite, construisant en équipe une pédagogie nouvelle dans laquelle les mots clés sont l’ouverture sur le monde, l’apprentissage actif, la culture, l’accès à la parole…nous avons consacré du temps aux combats syndicaux pour améliorer les conditions de vie des enfants, les effectifs, l’espace, et la formation des enseignants.
Nous avons mis en place le soutien scolaire dédié pour les enfants en difficulté, les actions autour des valeurs citoyennes qui sont le ciment de notre société.
Nous fûmes les pionniers en matière d’accompagnement des personnes en difficulté face au numérique leur offrant un espace Internet équipé et la formation nécessaire. Nous avons créé des jardins solidaires, les rencontres citoyennes pour réfléchir ensemble le monde de demain, nous avons imposé un aménagement du territoire respectueux des habitants, et tant d‘autres actions qui nous ont permis de faire notre part dans la construction de la cité.
Surtout, nous avons forcé les portes trop souvent fermées aux citoyens qui veulent se mêler de ce qui les regarde, nous sommes entrés dans les espaces de démocratie participative qui s’offraient à nous et nous y avons appris d’autres manières de changer le monde ensemble. La tâche fut rude, mais nous sommes désormais convaincus que notre démocratie se portera mieux quand les citoyens travailleront de concert avec les élus pour construire la cité et protéger nos biens communs. Nous pouvons, nous aussi, dessiner les contours « des jours heureux » comme le fit le Conseil national de la Résistance.